Haïti -Sécurité : Dialogue stratégique entre le Groupe de Travail de Sécurité et le BINUH sur des perspectives de solution durable

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Une rencontre de travail a été organisée vendredi dernier entre des représentants du Groupe de Travail de Sécurité et la Représentante spéciale du Secrétariat général et Chef du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti, Madame Helen La Lime. Celle-ci s’inscrivait dans le cadre du processus de dialogue exploratoire soutenu par le Groupe de Travail sur la Sécurité (GTS) avec les acteurs nationaux et internationaux impliqués dans la formulation des réponses au problèmes de sécurité en Haïti.

Port-au-Prince, le 17 janvier 2022. Lors de cette rencontre, les premiers échanges sollicités par le BINUH ont permis d’abord d’établir une compréhension commune des mécanismes et causes multifactorielles à la base de la prolifération et de la montée en puissance de certains gangs armés en Haïti, selon une note signée du Dr Charles Prospère, Coordonnateur du GTS.

À cet effet, outre les facteurs structurels ou sociaux traditionnels liés à la dimension dramatique du chômage chez les jeunes des bidonvilles et l’absence d’infrastructures sociales et communautaires de base dans ces quartiers, ces discussions ont permis de problématiser deux autres catégories de facteurs plus conjoncturelles, tels les facteurs institutionnels, avec au premier chef la situation de quasi-faillite de la PNH, provoquée par la mauvaise gouvernance interne de l’Institution et les facteurs politiques, tels l’instrumentalisation de certains gangs armés par des acteurs de la classe politique ou du secteur des affaires.

Cette rencontre qui a duré plus de deux heures a été aussi l’occasion pour les représentants des Nations unies de rappeler le rôle que le BINUH est appelé à jouer en Haïti dans ce contexte de crise, ainsi que son principal apport dans la perspective du rétablissement de la gouvernance sécuritaire et institutionnelle, écrit le responsable.

Par ailleurs, compte tenu des difficultés de ressources techniques que connait l’Institution policière particulièrement dans le domaine de la réflexion stratégique et de la production de documents de méthode et de politique institutionnelle, Madame La Lime et son équipe se sont empressées de solliciter des membres du GTS une collaboration à la fois étroite et constructive notamment dans le cadre de ces champs d’action.

Vu que l’une des missions principales du GTS, c’est de promouvoir une prise en charge collective par les citoyens des questions de sécurité et un engagement plus responsable et plus productif de la société civile et de la diaspora haïtienne dans la formulation et la conduite de l’action publique dans ce domaine, le Coordonnateur du Groupe, le Dr Charles Prospère a rassuré le BINUH sur la pleine et entière coopération du GTS.

Cependant, même si le Groupe s’est proposé d’appuyer la PNH, notamment en termes techniques dans la construction d’un nouveau cadre cognitif et de meilleures parades stratégiques propices au rétablissement de la gouvernance institutionnelle, voire d’un climat de sécurité acceptable, le Coordonnateur estime que ladite collaboration ne peut intervenir qu’en appui et non en « subsidiarité » ou en « substitution » aux ressources propres de l’Institution policière.

En d’autres termes, les membres du GTS insistent sur le fait que tous les efforts doivent être mobilisés du côté de la PNH afin que les rares ressources techniques dont disposent celle-ci notamment dans les structures de planification stratégique, du corps des instructeurs et les services d’enquête de la DCPJ et de l’Inspection générale ne soient plus forcés de prendre leur distance vis-à-vis de l’Institution policière à cause des mauvaises pratiques de commandement.

Au final, le GTS recommande aussi que de nouvelles dispositions soient prises du côté de certains partenaires internationaux afin qu’ils mettent un terme à la pratique de la « Diplomatie de connivence » ou de la « Diplomatie de complaisance » qui ne fait qu’encourager chez certains responsables politiques locaux, voire même certains Directeurs généraux de la PNH de mauvaises pratiques de gouvernance qui vont impacter négativement la stabilité interne de l’Institution policière et la sécurité en général du pays, peut-on lire.

Vant Bèf Info (VBI)