Haïti – Economie: L’économiste Etzer Emile analyse le nouveau budget 2019-2020

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L’économiste Étzer Emile analyse à la loupe le nouveau budget 2019-2020 adopté par le gouvernement en conseil des ministres le 5 juin dernier. Etzer Emile fonde ses études sur des grands principes d’analyse de budget, comme le principe d’annualité, principe d’unité budgétaire, principe de spécialité budgétaire, principe d’universalité, principe d’équilibre budgétaire, principe de sincérité budgétaire.

Port-au-Prince, le 10 avril 2020.- Selon l’économiste Etzer Emile, dans ses analyses, le principe d’annualité consiste à fixer pour une année la durée de l’exercice. Cependant, le Budget 2019-2020 est adopté en Conseil des Ministres le 5 juin 2020 pour l’exercice débutant le 1er octobre 2019 et terminant le 30 septembre 2020. Le Principe d’unité budgétaire qui veut que détails sur les dépenses et les recettes de l’Etat soient donnés, a été globalement respecté.

L’Économiste Etzer Emile (photo Facebook)

Le principe de l’équilibre budgétaire signifie, selon M. Emile que les dépenses doivent être couvertes par des recettes globalement équivalentes. Le budget de l’État peut se présenter avec un déficit mais son financement doit être clairement identifié dans le budget. Toutefois, au regard de la prévision sur les recettes, il est à se demander si le niveau de financement du déficit n’est pas prévu à la baisse.

Le principe de sincérité budgétaire suppose que l’exactitude des informations contenues dans la loi de finance et la rationalité dans les prévisions de recettes et de dépenses. Les ressources prévues de 198 milliards de gourdes semblent être chimériques dans ce contexte de ralentissement économique. Le principe de la publicité qui veut que le budget soit porté à la connaissance de tous est respecté partiellement.

Dans ce travail d’analyse, le Professeur Émile souligne que le payrol de l’État représente 53% de ses recettes. « Un ratio qui pèse lourd sur les marges de manœuvre du Gouvernement pour des actions pro-croissance à travers les investissements publics est la masse salariale/ressources domestiques », reconnaît-il.

Dans ce budget les institutions de contrôle et de lutte contre la corruption ont reçu globalement des alloca-
tions plus faibles cette année. Le service de la dette publique en monnaie nationale a augmenté de 43%

Dans le budget 2017-2018, le service de la dette publique était autour de 14 milliards de gourdes. Pour cet exercice, il est de 20,1 milliards de gourdes. 17 milliards de gourdes sont prévus au titre de la lutte contre la pandémie de
COVID-19, hausse du budget de la santé et une baisse surprenante du budget de l’agriculture.

Le budget 2019-2020 ne prévoit aucun financement en provenance des entreprises publiques et organismes autonomes, entre autres, faits soulignés par l’économiste à travers ce travail analytique.

Vant Bèf Info (VBI)