Haïti-Carburant : « Des mélanges de produits pétroliers bloquent les moteurs de nos véhicules », crient des conducteurs
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Haïti fait face à une rareté de carburant.La situation s’est empirée depuis l’annonce suivie de la confirmation de l’ajustement des produits pétroliers par le gouvernement.Cette situation pousse les consommateurs à acheter de l’essence sur le marché informel jusqu’à 5000 gourdes.Souvent, les produits sont de mauvaise qualité en raison du mélange fait par les revendeurs, entraînant ainsi le blocage des moteurs de véhicules et motocyclettes des chauffeurs qui se plaignent au micro de Vant Bèf Info (VBI).
Port-au-Prince, le 13 Octobre 2022._Un reporter de Vant Bèf Info (VBI) a sillonné, ce jeudi 13 octobre 2022, les stations de véhicules et de motocyclettes de la Capitale afin de recueillir les réactions sur les conséquences néfastes de la rareté de carburant sur leurs matériels roulants.
Les chauffeurs interviewés se désolent, entre autres, de l’ajustement des prix, les prises de bouche avec les passagers pour de l’argent ainsi que le dysfonctionnement des moteurs des moyens de transport à cause du mélange des revendeurs.
Pierre André est chauffeur de taxi.Très connu de la Ville, on le surnomme (Tout terrain) pour avoir parcouru toute la Capitale et ses environs pour déposer les passagers à leur destination respective.Ce dernier qui se trouve souvent dans les parages du stade Sylvio Cator se confie à VBI autour des péripéties rencontrées avec son taxi depuis l’amplification de la crise.
« La rareté de carburant qui paralyse le pays fait du mal aux chauffeurs et propriétaires de véhicules et de motocyclettes. Premièrement, l’essence reste et demeure indisponible dans les pompes au-delà de la décision prise par le Gouvernement pour l’ajustement. En conséquence, nous achetons le gallon jusqu’à 5000 gourdes. Malgré ce prix, les revendeurs, de mauvaise fois, ont mélangé le carburant avec d’autres substances mettant en panne les moteurs. En plus de tout ça, nous faisons face à la réticence des passagers à payer le double de la course », a-t-il fait savoir.
Eric Belfond abonde dans le même sens. Le moteur de sa motocyclette a connu le même sort que le taxi de Pierre André (Tout terrain).Il accuse le gouvernement de la République de tous les maux dont sont victimes leurs engins.
« L’État est complice dans notre malheur. C’est à cause de sa décision que arrivons tous à ce carrefour où le prix du carburant explose sur le marché informel.D’autre part, je condamne les revendeurs, qui, après avoir empoché de l’argent, ont fait toute sorte de mélange même avec le « Tinè » pour déboîter les engins », critique-t-il.
Frustré de la situation à laquelle il fait face, Éric Belfond supplie le gouvernement, notamment le ministère du Commerce et de l’industrie à revoir à la baisse les prix des produits pétroliers afin de soulager la peine des consommateurs. Aussi, il conseille au Ministre Ricardin Saint-Jean de concert avec la justice de sillonner les rues pour un contrôle sur la qualité des produits en vente sur le marché.
Pierre André et Éric Belfond ne sont pas les seuls à être victime de la mauvaise fois des revendeurs.Une journaliste très connue de la Capitale en a aussi fait les frais. Elle raconte son sort à Vant Bèf Info.
« Quinze jours de cela, j’ai acheté 3 gallons de gazoline à 3500 gourdes pour remplir le tank de ma voiture. Mis à part le prix de chaque gallon, j’ai versé 1000 gourdes à un ami pour me les faire parvenir. Toutes ces dépenses pour un produit de mauvaise qualité. C’est inacceptable ! Le pays est invivable.Il faut que ça s’améliore », souhaite-t-elle.
À rappeler qu’au début du mois de septembre, le gouvernement avait ajusté les prix des produits pétroliers sur le marché national.Une décision qui a suscité des grincements de dents jusqu’aux protestations de rues. Malgré tout, le gouvernement n’entend pas faire marche arrière.
Au contraire, lors d’une adresse à la Nation, le Premier Ministre Ariel Henry avait qualifié de « mouvements de gangs » la mobilisation populaire dans les rues.
En plus, le gang G-9 bloque les opérations de chargement de camions-citernes au Terminal Varreux. Et ceci, jusqu’à nouvel ordre.
Célou Flecher
Vant Bèf Info (VBI)