Entre insécurité et crise économique, la rentrée scolaire est incertaine

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A quelques jours de la rentrée des classes pour l’année académique 2023-2024, les parents haïtiens ne savent pas sur quel pied danser. Ils jonchent entre une crise socio-économique sans précédent et une insécurité féroce. Dans la foulée, divers établissements scolaires publics sont occupés par des déplacés internes issus de différents quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince notamment Carrefour-Feuilles.

Port-au-Prince, le 6 septembre 2023.- Alors que le Ministère de l’Education Nationale et de la Formation Professionnelle (MENFP) informe que tout est fin prêt pour la rentrée, le constat est clair et sans équivoque : La population n’y adhère pas.

Des élèves présents sur la Route nationale # 2 pour réclamer la présence des professeurs dans les écoles publiques

Dans plusieurs quartiers de la Capitale, la population est prise en otage par des bandits armés. Chassés de leurs domiciles, par les malfrats, certains sont logés dans des espaces publics et dorment à la belle étoile. D’autres se sont réfugiés chez des proches ou dans des villes de province.

De l’entrée Nord de la Capitale en passant par la Commune de Croix-des-Bouquets (à l’Est), vers les Communes de Tabarre, de Pétion-Ville, de Delmas jusqu’au Centre-ville de Port-au-Prince, la situation est alarmante. Les quartiers sont vidés à cause de la terreur des gangs armés. Le quartier de Carrefour-Feuilles est le dernier en date.

Cette situation affecte les établissements scolaires se trouvant dans les zones de conflits. Pas de préparation pour la rentrée scolaire en raison de l’insécurité qui bat son plein. Alors que pour certains autres, les locaux de certaines autres écoles servent d’espaces d’hébergement pour les déplacés forcés. Ajouté à cela, la population fait face à une crise socio-économique très difficile.

Des pères et mères de famille se plaignent du fait que leurs enfants ne pourront pas répondre à ce grand rendez-vous. Selon des témoignages, des parents ont tout carrément envoyé leurs enfants dans des villes de province pour sauver leur peau. Si pour certains le gouvernement doit agir pour faciliter le retour des habitants dans leurs quartiers respectifs, pour d’autres leurs enfants iront à l’école dans des villes de province.

Le 11 septembre 2023 est la date retenue pour la rentrée scolaire. Sans évoquer l’insécurité ambiante et la crise économique sévère à laquelle font face les parents et l’état d’esprit des écoliers, le ministre Nesmy Manigat a souligné ce mercredi que la date pour la réouverture des classes est maintenue. Le titulaire du MENFP a-t-il la garantie que les forces de l’ordre feront le nécessaire pour permettre aux élevés, parent et professeurs de circuler en toute quiétude ?

Jean François
Vant Bèf Info (VBI)