Assassinat de Jovenel Moïse : La Colombie enquête sur les voyages de Dimitri Hérard en Amérique du sud

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Les autorités colombiennes enquêtent sur les voyages effectués cette année en Amérique du Sud par Dimitri Hérard, l’un des responsables de la sécurité du président haïtien, Jovenel Moïse, assassiné chez lui, dans la nuit du 6 au 7 juillet dernier. Entre le 19 janvier et le 29 mai 2021, M. Hérard a effectué deux voyages en Amérique du Sud. Il a notamment séjourné en Equateur et en Colombie.


Bogota, le 13 juillet 2021. Les autorités colombiennes qui participent à l’enquête sur l’assassinat du président haïtien Jovenel Moise ont confirmé hier lundi que le chef de la sécurité du palais présidentiel de Port-au-Prince, Dimitri Hérard (frappé de mesures conservatoires, NDLR), avait effectué cette année plusieurs voyages en Colombie et dans d’autres pays d’Amérique latine.

Credit EFE


Bogota planche sur les objectifs de ces voyages qui, pour l’heure, restent inconnus.


Le général Jorge Luis Vargas, directeur de la police colombienne, a déclaré lors d’un point de presse lundi, avoir appris « par l’intermédiaire de l’équipe de travail d’Interpol en Colombie que le commissaire Dimitri Hérard, aurait effectué des voyages en Equateur, au Panama et en République dominicaine, des pays utilisés comme transit vers la Colombie ».


Nous essayons, dit-il, de découvrir « quelles activités le commissaire Dimitri mènerait lors de ces voyages sur le territoire colombien », d’où proviennent 21 militaires à la retraite accusés d’implication dans l’assassinat du président haïtien Jovenel Moïse.


Selon le général Vargas, le premier voyage de Dimitri Hérard en Colombie a eu lieu le 19 janvier via la République Dominicaine. Il s’est par la suite rendu en Equateur le lendemain.


Le 1er février, il a fait le voyage de retour suivant le même itinéraire et entre le 22 et le 29 mai, il a de nouveau effectué les mêmes déplacements entre la République dominicaine et l’Équateur, toujours avec des séjours à Bogota, a déclaré le général Jorge Luis Vargas.
L’enquête s’est également étendue à la société CTU Security, basée à Miami, aux Etats-Unis, puisque 19 billets d’avion ont été achetés avec une carte de crédit de cette compagnie avec lesquels des militaires colombiens à la retraite se sont rendus en République Dominicaine.


Par ailleurs, le gouvernement colombien a nié que le président Ivan Duque ait rencontré à Miami, en février 2018, Antonio Intriago, représentant de la société désignée pour recruter les anciens militaires arrêtés pour leur implication présumée dans l’assassinat du président haïtien Jovenel Moise.


« Le candidat à la présidence de l’époque, Ivan Duque Marquez, n’a tenu aucune réunion et n’a aucun lien avec M. Antonio Intriago », a indiqué la présidence dans un communiqué.


C’est le journal colombien La Nueva Prensa qui a rapporté que la Casa de Nariño, siège de l’exécutif, lui avait confirmé « qu’Ivan Duque s’était réuni à Miami avec Antonio Intriago, recruteur des soldats-mercenaires arrêtés colombiens.


La présidence affirme que le candidat de l’époque participait à des réunions et a croisé plusieurs personnalités mais il n’a aucun lien avec Antonio Intriago.


De plus, nous avons appris que le gouvernement colombien a demandé hier lundi à Haïti d’autoriser des fonctionnaires consulaires à assister les 18 ressortissants colombiens détenus à Port-au-Prince pour leur implication présumée dans l’assassinat du président Jovenel Moise.


Le vice-chancelier colombien Francisco Echeverri a rencontré à Bogota l’ambassadeur d’Haïti, Jean Mary Exil, à qui il a également demandé des informations sur la façon dont il pourrait commencer « le rapatriement des corps des colombiens qui ont été tués en Haïti suite à l’assassinat de Jovenel Moïse.


Vant Bèf Info (VBI)