Migration : La Fondation « Zanmi Timoun » demande aux autorités dominicaines d’arrêter les déportations

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Les autorités dominicaines ont déporté sur la frontière de Belladère 47 femmes enceintes, dont deux (2) ayant fraichement accouché et deux (2) mineurs non accompagnés, selon la Fondation « Zanmi Timoun». Dénonçant cet acte qualifié de violation de droits humains, cette entité invite le gouvernement à suspendre les déportations et de respecter les droits des migrants.

Port-au-Prince, le 17 Novembre 2021._En date du 10 novembre 2021, les autorités dominicaines ont déporté sur la frontière de Belladère 47 femmes enceintes, dont deux (2) ayant fraichement accouché et deux (2) mineurs non accompagnés, selon la fondation « Zanmi Timoun ».

En effet, à la première semaine du mois de novembre 2021, des centaines de personnes ont été déportées à la frontalière de Belladère et de Ouanaminthe.Et les témoignages recueillis par les agents de la Fondation « Zanmi Timoun » et l’Institut du Bien Être Social et de Recherches (IBESR), sur place à la frontière, sont très accablants. Ils montrent que les conditions d’interpellation et de déportation sont dégradantes.

Dans une note, cet organisme de droits humains écrit que les crises migratoires qui ressurgissent ces jours-ci affectant des milliers ressortissants haïtiens et haïtiennes sont, entre autres, une conséquence de cette défaillance institutionnelle. Les enfants et les femmes sont particulièrement affectés en violation de la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant par l’État dominicain.

En effet, la Fondation « Zanmi Timoun » constate depuis quelques semaines un déferlement déchainé de déportation des migrants haïtiens en République Dominicaine dans des conditions qui ne respectent pas la dignité humaine. De plus, certaines personnes rapatriées ont dit avoir été victimes de bastonnade par les soldats dominicains, dépossédés de leurs effets personnels et certaines femmes ont subi des agressions sexuelles.

Cette situation a soulevé la colère de plusieurs organisations travaillant sur la frontière de Belladère dans le domaine de rapatriement. Dans cette optique, la Fondation « Zanmi Timoun » croit qu’il est urgent de signaler et d’attirer l’attention des autorités haïtiennes sur la nécessité de prendre en charge les enfants non accompagnés déportés de la République Dominicaine sur la frontière de Belladère par le Conseil national pour les enfants et les adolescents, en espagnol : « Consejo Nacional para la Ninez y la Adolescencia (CONANI) ».

« De janvier à octobre 2021, 214 petits garçons et 49 petites filles non accompagnés sont déportés dans des points officiels et 84 petits garçons dans des points non officiels, par les autorités dominicaines », regrette l’institution.

Fort de cela, la Fondation « Zanmi Timoun » organisme de défense et de Promotion des droits humains, notamment ceux des enfants demande à l’État haïtien de se pencher réellement sur les conditions de déportations des enfants haïtiens. Aussi, elle demande au gouvernement de la République Dominicaine de respecter les lois nationales sur la migration, le protocole d’accord signé avec le gouvernement haïtien sur le rapatriement, en mars 1999 et aussi de respecter les prescrits de la convention américaine des droits de l’Homme qui interdisent les déportations collectives.

Vant Bèf Info (VBI)