Haïti : Le gouvernement oppose un veto sur la liberté de la Presse
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« Dans un État de Siège, il y a des informations que la Presse ne peut pas divulguer ». C’est du moins ce qu’a déclaré, le mercredi 7 juillet 2021, le Ministre démissionnaire de la Culture et de la Communication, Pradel Henriquez, lors d’un point de presse donné par son gouvernement. La presse est-elle donc soumise à des restrictions?
Port-au-Prince, le 8 juillet 2021.- Le gouvernement démissionnaire dirigé par le Dr. Claude Joseph veut-il contrôler ce qui se dit dans la presse, ce que publie les médias ? C’est du moins ce que sous-entend le ministre démissionnaire de la culture et de la communication, Pradel Henriquez.
La liberté de la presse est-elle compromise durant les 15 jours de L’État de Siège décrétés à compter du 7 juillet 2021, par le gouvernement démissionnaire de Claude Joseph ?
Dans une démarche explicative de ce que c’est l’État de Siège, Pradel Henriquez a fait comprendre que la presse est donc soumise à des restrictions au cours de cette période exeptionnelle.
» Parmi les mesures annoncées par le gouvernement, il y a l’État de Siège. C’est une mesure prise par rapport à une situation de péril, de gros danger », a déclaré Pradel Henriquez lors d’un point de presse donné hier soir.
« Il peut y avoir des corps étrangers qui peuvent s’infiltrer sur le territoire national. Dans ce contexte-là, on décrète un Etat de Siège, face à une situation qui menace la souveraineté et la sécurité du pays, » a poursuivi le Ministre démissionnaire de la culture et de la communication.
Par ailleurs, Pradel Henriquez a précisé que dans un État de Siège, il y a un aspect qui est lié à la Presse. « Il y a des choses que la presse ne peut pas divulguer. Nous ne voulons pas employer l’expression de contrôler la presse. Pourtant, c’est exactement la situation dans un État de Siège. Pourquoi ? Pour éviter des confusions », a soutenu le responsable de communication gouvernementale.
(Gen de bagay laprès pa ka di. Men nou menm nou pa vle anplwaye mo kontwòl laprès la, paske se egzakteman sa Eta de Syèj la ye. Pou kisa, pou evite konfizyon.) Les propos en créole de Pradel Henriquez.
Aussi, renchérit-il, que l’éthique et la déontologie de la communication opposent un veto. « Il y a des informations qui circulent notamment sur les réseaux sociaux qui ne sont pas en faveur de ce que fait le gouvernement actuellement. Nous devons savoir que dans L’État de Siège et par rapport à l’éthique du métier qu’il y a des informations qui circulent sur les réseaux sociaux qu’il faut éviter », a martelé Pradel Henriquez.
Cependant, contrairement aux insinuations du Ministre démissionnaire de la culture et de la communication, il n’ait fait nullement mention de contrôler la presse ou de porter atteinte à la liberté de la presse dans aucun article de l’arrêté relatif à l’Etat de Siège promulgué, le 7 juillet 2021, dans le journal officiel Le Moniteur, du numéro spécial 37.
Cette déclaration du Ministre Henriquez survient au moment où plusieurs secteurs et personnalités se questionnent sur l’opportunité et la légalité de l’arrêté sur L’État de Siège et sur le respect de la liberté d’expression et de la presse, un droit inaliénable garanti par la constitution et les conventions internationales.
Nous partageons le lien du point de presse du gouvernement :
Vant Bèf Info (VBI)