Une tentative de kidnapping déjouée, la victime, sous le choc, raconte …
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Depuis plus de deux semaines, le kidnapping a fait son entrée dans le quotidien haïtien, à tel point qu’il fait l’objet de toutes les discussions. Les témoignages des survivants de cet acte d’insécurité donnent de la sueur froide au dos. Des bénévoles ont même prodigué des conseils aux citoyens haïtiens pour qu’ils soient vigilants que ce soit en voiture ou à pied. Ce sont peut-être ces conseils qui ont permis à Samuel St Louis, un jeune informaticien travaillant pour les Presses Nationales d’Haïti de déjouer une tentative de kidnapping la nuit dernière au quartier du Bicentenaire, à l’entrée sud de Port-au-Prince.
Port-au-Prince, le jeudi 19 février 2020.- « Au Bicentenaire, à l’entrée de la Cité de l’Eternel. Victime pour la 3eme fois. Les autorités de ce pays doivent faire quelque chose. Ce n’est pas possible. Je n’en peux plus … », c’est avec ces phrases que Samuel St Louis a illustré deux photos de sa voiture sur sa page Facebook pour exprimer sa crainte et sa colère.
Selon la victime, il sortait du boulot, tout seul dans sa voiture, vers les 6 heures PM, à l’entrée de la Cité de l’Eternel, quand deux hommes à moto lui faisait signe d’arrêter son véhicule. « En les voyant me faisant signe d’arrêter, j’ai eu peur et j’ai accéléré. Ils ont tiré à deux reprises sur ma voiture. J’ai perdu le contrôle et mon véhicule est frotté contre un séparateur », raconte-t-il sous le choc avant d’ajouter qu’il n’avait pas eu le temps de vérifier le numéro de la plaque d’immatriculation de la moto des malfrats.
« Je ne sais pas si les deux hommes étaient venus pour m’enlever ou m’assassiner, la seule chose que j’ai remarqué c’est que le conducteur portait un t-shirt rouge. Je crois aussi que la moto était de couleur rouge grenat », fait-il savoir.
Samuel St Louis a également fait savoir qu’il a été porté plainte à la police de cet acte criminel où il a failli laisser sa peau, affirme que ce n’est pas la première fois qu’il subit des attaques de la part des bandits. « Lors des crises sociopolitiques dénommées « pays lock », j’ai failli être enlevé par des hommes armés à Pétionville en sortant de mon bureau aux Presses Nationales d’Haïti, n’était-ce l’arrivée d’une patrouille policière », se souvient-il. Et une autre fois, dans le parking de sa maison sise au quartier de Fontamara, la pare-brise de son véhicule a été atteinte d’un projectile, au moment où des individus armés tiraient de tous les sens.
Sous le choc, il dit craindre pour sa vie, car il ne sait pas s’il n’est pas la cible de ces gens. « En Haïti, quand on a une voiture, une maison, quand on peut voyager, les gens pensent que vous êtes un nantis, tandis qu’ils ne savent pas le sacrifice consentis pour se préparer un avenir dans ce pays qui n’offre rien à ses citoyens », regrette-t-il.
Vant Bèf Info (VBI)