Publication de la 5e Revue scientifique de l’Université de Technologie d’Haïti

Getting your Trinity Audio player ready...

Les responsables de l’Université de Technologie d’Haïti (UNITECH) ont présenté hier jeudi, la 5e Revue scientifique de l’institution. Rédigée par cinq professeurs et responsables d’Universités, cette revue propose le dialogue comme base pouvant aider à résoudre l’ensemble des problèmes auxquels le pays est confronté.

Port-au-Prince, le 2 septembre 2022.- Le Recteur de l’Université de Technologie d’Haïti (UNITECH), Josselin Val, et un groupe de chercheurs et professeurs d’Université, ont présenté hier jeudi, à la presse, la communauté estudiantine, la population et les protagonistes en particulier, le 5e numéro de la Revue scientifique de l’institution.

Rédigée par des professeurs connus dans le milieu universitaire comme Yves Fausner Paul, Josselin Val, Jérôme Paul Eddy Lacoste et Hancy Pierre, cette revue semestrielle préconise le dialogue comme l’unique solution à la crise actuelle du pays.

Le recteur de l’UNITECH, Me Josselin Val, a axé son intervention sur le thème :  » La philosophie du dialogue, un écho retentissant de la démocratie ».

Il a souligné la gravité de la situation actuelle du pays, soulignant que tous les indicateurs sont en rouge. Il n’y a pas de création d’emploi, les entreprises existantes sont chassées de la place, déplore-t-il.

« Depuis l’antiquité, le dialogue a aidé à la résolution de nombreuses crises qui existaient, citant l’exemple de Socrate et Platon. Sans le dialogue on peut déboucher sur une guerre civile », prévient le recteur de l’UNITECH, soulignant que les pouvoirs publics peuvent résoudre les différents problèmes du pays par le dialogue.

Le professeur Yves Fausner Paul qui traite de la thématique « Le dialogue des autorités haïtiennes sur les problèmes d’Haïti est faux », a pour sa part, souligné que nous vivons dans une société en pleine perte d’identité et de repère. Une société où il y a une « minorité bourgeoise égoïste » qui continue à s’accaparer de près de 80% des richesses du pays.

« Nous sommes dans une société où tout se fait à l’envers. On ne prend pas les jeunes ainsi que les autres catégories au sérieux. Cette catégorie est reléguée au second plan », a-t-il martelé. Il demande aux autres universités d’emboiter le pas en vue de répondre à leur mission de recherche, de production de savoirs scientifiques en vue de faire avancer la société haïtienne. Il a proposé un dialogue ouvert entre les différents acteurs.

De son côté, le professeur Jérôme Paul Eddy Lacoste qui traite de l’aspect du « Dialogue, production intellectuelle et vivre ensemble en Haïti », a souligné l’aspect historique de la question. Il affirme que c’est sur la base du dialogue que nos ancêtres ont pu arriver à obtenir l’Indépendance d’Haïti, citant en exemple le Congrès de l’Arcahaie.

Selon lui, il nous faut une entente sur la sécurité, la corruption et l’assainissement du pays. Il lance un appel à la société civile et à la jeunesse universitaire, leur demandant de jouer leur rôle car dit-il, « nous avions une culture de vivre ensemble qui est en voie de disparition.

Le professeur Hancy Pierre qui traitait de la question « Haïti : dialogue national et projets de rupture », a souligné qu’on a deux pôles historiques pour circonscrire le dialogue : Les expériences de 1791-1806 comme aboutissement à la rupture au dialogue avec l’assassinat du père fondateur de la nation et les processus contemporains de 1980 à 2021.

Il affirme que l’ex-Coordonnateur de la faculté des sciences humaines, très souvent, nos tentatives de dialogue sont initiées par des étrangers. Il faut un consensus autour des grands problèmes du pays pour le sortir de cette crise. De 1985 à 2021, on a recensé près d’une quinzaine de crises dans notre fonctionnement.

Selon le professeur Pierre, le principe de dialogue édicté par la constitution de 1987 est en voie d’effritement et l’effort qui consiste à garantir le bien-être et la participation de la population à travers des assemblées locales s’amenuise de plus en plus.

Jean François

Vant Bèf Info (VBI)