Prise d’assaut du palais de justice de Port-au-Prince par des bandits: Le juge Jean Wilner Morin interpelle le Premier ministre

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Le président de l’Association Nationale des Magistrats (ANAMAH), Me Jean Wilner Morin, a adressé le mardi 21 juin 2022, une correspondance au Premier ministre Ariel Henry. Dans cette correspondance, le magistrat attire l’attention du chef du gouvernement sur la prise d’assaut du palais de justice de Port-au-Prince par des bandits armés. Le magistrat met le chef du gouvernement face à ses responsabilités dans cette affaire.

Port-au-Prince, le 22 juin 2022._ Dans cette correspondance adressée au Premier ministre, le juge Morin qualifie de scandaleux l’acte posé par des bandits qui
enfonce davantage la justice dans le pétrin.
 
Par ailleurs, il rappelle que l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens milite activement depuis plusieurs années en faveur de la relocalisation du palais de justice. Cependant, plusieurs ont avancé l’argument qu’il ne fallait pas fuir les zones occupées par les gangs mais plutôt l’inverse.

« Dans un autre espace, des bandits auraient toujours pu s’en prendre aux personnels judiciaires mais il leur aurait été moins facile de s’y attarder le temps d’emporter des coffres, d’incendier des documents, de soustraire frauduleusement des véhicules en toute quiétude ; techniquement il aurait été plus facile aux forces de l’ordre de leur couper la retraite », a écrit le Magistrat.
 
Il dénonce du fait que la facilité du déroulement chronologique des événements est quand même étonnante et se demande, comment l’État n’a-t-il pu se donner les moyens d’anticiper cela ? À moins d’en être directement l’instigateur, l’État ne pouvait ne pas prévoir que tout cela
allait arriver, c’est un minimum lorsque des millions de gourdes sont prévus dans le budget pour le service d’intelligence.

Pourquoi les bandits ont toujours plusieurs coups d’avance sur la Police Nationale d’Haïti tandis qu’ils n’ont jamais agi sans avertir les autorités chargées de faire la gestion de l’État?, se demande t-il.
 
L’ANAMAH dit croire que la responsabilité de l’État est directement engagée, des hommes et femmes aux commandes aujourd’hui devront tôt ou tard répondre de leurs obligations (LA DEFAITE DU DROIT EST PROVISOIRE).
 
« Monsieur le Premier Ministre, l’ANAMAH observe que cette mise en scène recèle encore des projets plus sombres et participe d’un vaste complot qui tend à imposer aux citoyens, une architecture judiciaire qui verrait des bourreaux se vêtir en toges aux seules fins d’envoyer hors des liens de toutes poursuites des instigateurs et sicaires des maux dont souffrent ce pays haïtien », se désole t-il

 En fin de compte, l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens alerte le chef du gouvernement sur des rumeurs faisant croire que d’autres institutions telles : la COUR SUPERIEUR DES COMPTES ET DU CONTENTIEUX ADMINISTRATIF (CSCCA) et LES PRISONS CIVILES DE PORT-AU-PRINCE ET DE LA CROIX DES BOUQUETS seraient successibles de connaître le sort du Palais de justice de Port au prince.

De ce fait, l’ASSOCIATION NATIONALE DES MAGISTRATS HAITIENS dit comprendre très bien que l’idée est de ternir au maximum l’image du Pouvoir Judiciaire déjà dans un état lamentable ,pour solliciter ensuite sa mise sous tutelle sous forme d’assistance internationale.

Les initiateurs et promoteurs de ce projet doivent révoir leur stratégie parce que les magistrats de la République ne se laisseront pas faire, conclut la correspondance.

Vant Bèf Info VBI