La crise politique haïtienne est dangereuse pour la santé de la population.
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Dans un rapport intitulé « colère et désespoir : la crise en Haïti met la santé de la population en danger », élaboré et publié par Médecins sans frontières / MSF, la crise politique haïtienne est décrite comme un catalyseur de la détérioration de la situation socio-économique.
Les Haïtiens sont en difficulté en raison de la chute de leur pouvoir d’achat, de la dévaluation de la monnaie, de l’augmentation du prix de l’essence entre autres, peut-on lire dans ce rapport.
Port-au-Prince, le 5 juillet 2019.- Les responsables de Médecins sans frontières (MSF) ont dénoncé dans un rapport rendu public, le vendredi 5 juillet, les violences ayant marqué les mouvements de protestation massifs organisés en Haïti ces derniers temps pour dénoncer la cherté de la vie.
MSF rapporte que les violences caractérisant les mouvements de protestions représentaient un danger énorme pour la santé des populations, car au cours du premier trimestre de l’année 2019, MSF a traité 237 patients admis pour des blessures par balles dans son centre d’urgences de Martissant, banlieue de Port-au-Prince. Ce chiffre représente le double des cas enregistrés au cours de la même période de 2018.
Il est démontré que dans des villes comme Port-au-Prince, Les Cayes ou Gonaïves les violences, dans les manifestations, étaient accrues, car en deux semaines seulement, soit du 9 au 25 juin 2019, 49 personnes étaient victimes par balles et ont été admises au centre de Martissant, dont 9 pour des soins vitaux d’urgence.
La Cheffe de Mission de MFS en Haïti, Lindis Hurum, a expliqué que la colère, le désespoir et des barricades montées dans les rues et les routes principales ont fait naitre un sentiment d’insécurité aiguë au sein du personnel de MSF qui ont cru, dans l’état actuel des choses, qu’une explosion de violence allait se produire dans le pays.
« Nos équipes ont fait face à de graves incidents de sécurité ces derniers jours, car le 23 juin, une ambulance MSF transportant une femme enceinte, à l’hôpital a été arrêtée par 20 hommes armés à une barricade. Ils ont menacé l’équipe en pointant leurs armes sur leur visage et les ont forcés à faire demi-tour. Le même jour, un patient qui quittait le centre MSF de Martissant a été abattu devant le portail alors qu’il venait de sortir du bâtiment », a expliqué Lindis Hurum.
Le MSF a mis l’accent sur la dangerosité du contexte violent et inquiétant des manifestations qui a, non seulement, affecté les équipes de MSF, mais aussi le système de santé haïtien en général.
De l’avis de MSF, insuffisamment financées et équipées, souffrant d’un manque de personnel, les structures de santé publique n’ont pas pu répondre aux exigences des nombreuses personnes victimes de cette insécurité ambiante créée par la crise sociale, politique et économique qui sévit au pays. Et, à cela s’ajoute les problèmes de sécurité limitant le transport du personnel de santé, des équipements, du sang ou des médicaments,
Pour pallier à cette situation défavorable à la santé des populations, MSF promet de mettre tout en œuvre pour répondre aux besoins actuels et futurs de la population haïtienne, dont l’accès aux soins s’aggrave à cause des violences et des tensions sociales dans le pays.
Vant Bèf Info (VBI)