Haïti / Société Obtenir un acte de naissance, un casse-tête dans les zones frontalières

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Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Réfugiés (GARR), tire la sonnette d’alarme sur les difficultés rencontrées par les habitants des communes  frontalières pour obtenir un acte de naissance. Le GARR enjoint les autorités compétentes à adopter des dispositions susceptibles de corriger cette situation qu’il assimile à une violation de droits humains.

Vue aérienne d’une partie de la frontière haïtiano-dominicaine

Port-au-Prince, le 30 Juillet 2019. – Le  droit à l’identité et à l’accès aux documents de l’état civil pour tous constitue est un défi majeur en Haïti.  La situation est d’autant plus critique dans la zone frontalière, selon une étude du groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés(GARR). 

En dépit de l’existence de bureaux d’officiers d’Etat civil dans certains endroits, les manquements en termes de matériels et en équipements, les rendent pratiquement dysfonctionnels.

Ils sont incapables de fournir les services appropriés aux citoyens, déplore le coordonateur de projet pour le GARR qui présentait les résultats d’une étude réalisée dans le cadre du projet, «Fwontyè sans fòs Kote ».  

Intervenant en marge d’une cérémonie  marquant la fin de ce projet, fruit d’une collaboration entre le GARR, l’Union Européenne et d’autres partenaires et qui a exécuté dans les communes de Belladère, Ouanaminthe et Ganthier au cours des quatre dernières années, Wiskens Pierre a attiré l’attention des autorités sur cette situation.

Lorsque les citoyens ne disposent pas d’un acte de naissance ou d’une carte d’identification nationale, ils sont constamment exposés aux violations de leurs droits, fait remarquer Wiskins Pierre.

L’absence de personnalité juridique les prive de leur statut de citoyen et ils ne peuvent pas jouir de leurs droits civils et politiques entre autres voter ou se présenter aux elections, déplore M. Pierre.

Il évoque également des difficultés d’accéder aux services bancaires.

La problématique de l’état civil en Haïti ne date pas d’aujourd’hui. De la loi du 3 juin 1805, instaurant un bureau d’état civil par commune à la création de l’Office Nationale d’identification (ONI) en 2005, le système d’identification a toujours peiné à enregistrer tous les ayants droit.

De nombreuses communes ne disposent pas d’un bureau d’état civil et les démarches administratives sont pour le moins compliquées, sans oublier les erreurs récurrentes enregistrées dans les documents (acte de naissance) livrés.

Pour les groupes sociaux très vulnérables et marginalisés de la société, l’obtention d’un acte d’état civil fiable est longue, difficile et coûteuse.

Vant Bef Info (VBI)