Haïti-Politique-Crise : Le G-8 dénonce un prétendu accord anti-peuple et antidémocratique trouvé entre l’Exécutif et le Parlement
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Port-au-Prince, le 6 février 2016.- Quelques heures après la présentation de l’accord trouvé entre l’Exécutif et le Parlement afin d’assurer la transition politique à la fin du mandat du président de la République, le Groupe des 8 candidats à la présidence (G-8) dénonce cet accord dont il critique « le caractère anti-peuple et antidémocratique ». La rédaction de Vant bèf info (VBI) publie dans son intégralité le communiqué de presse du G-8.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le G-8 condamne le caractère anti-peuple et antidémocratique du prétendu accord intervenu entre le président Michel Joseph Martelly et certains parlementaires.
Le groupe des candidats à la Présidence engagés dans le processus électoral communément appelé Groupe des 8 (G-8), a pris connaissance, par voie de presse, de la signature d’un prétendu accord intervenu entre le président Michel Joseph Martelly, les sénateur et député Jocelerme Privert et Cholzer Chancy agissant au nom du Parlement, lequel est partie du problème.
Le G-8 note que ce prétendu accord tente de valider les élections de 2015 comme si elles étaient régulières, sans tenir compte des contestations populaires ayant entraîné de nombreuses victimes au sein du peuple revendicatif et des casses au niveau de la société. Il s’agit là d’une provocation, d’un mépris inacceptable par les signataires du prétendu accord pour les masses populaires et paysannes ainsi que les classes moyennes.
Le G-8 condamne les manœuvres grossières de certains acteurs qui, pour tenter de se justifier, entreprennent, de manière malsaine et éhontée, une campagne de désinformation contre le G-8 prétextant qu’une rencontre aurait eu lieu entre le G-8 et le président Michel Joseph Martelly en vue de dissoudre le parlement. Le G-8 n’est pas un groupe clandestin : toutes ses positions sont publiques.
Les détracteurs du G-8 laissent aussi entendre que le G-8 supporte le Président de la Cour de Cassation, Me Jules Cantave, dont le mandat serait arrivé à terme en décembre 2015. En plus que c’est faux, le G-8 n’a jamais cité le nom d’un juge dans sa proposition, mais a toujours souhaité que ce soit : « le président de la Cour de Cassation à défaut le vice-président ou le juge le plus ancien ». Quel juge de la Cour de Cassation dont le mandat serait arrivé à terme pourrait continuer à siéger, à rendre des décisions au nom de la République, la loi et la justice ? Quel serait le sort des décisions rendues par ce Magistrat de la Cour? Quelle absurdité !
Ces gens prétendent aussi que les juges de la Cour de Cassation qui siègent depuis six, sept ans ou plus étaient mal nommés. Pourtant les partisans de cette thèse font promotion pour l’élection comme président de la République d’un sénateur frappé d’inéligibilité absolue parce qu’il est entré au Sénat sans la décharge obligatoire de sa fonction, un responsable de la falsification de la constitution amendée. Quelle imposture !
Le G-8 renouvelle sa proposition de sortie de crise passant par la Cour de Cassation et conteste la proposition du président Michel Joseph Martelly, du sénateur Jocelerme Privert et de Cholzer Chancy pour les raisons suivantes :
1.- Le Parlement fait partie de la crise et ne peut pas, par voie de conséquence, décider de la solution ;
2.- Ce prétendu accord est la position d’une frange de l’International supportée par les classes dominantes et leurs serviteurs ;
3.- Ce prétendu accord tente de valider en douceur les élections de 2015 sans aucun égard pour le peuple revendicatif ;
4.- Ce prétendu accord ne symbolise aucun espoir pour les masses populaires et paysannes ni pour les classes moyennes ;
5.- Ce prétendu accord ne prend pas en compte le consensus général intervenu dans la société pour confier le pouvoir à la Cour de Cassation qui a toujours fait preuve de désintérêt pour les fonctions politiques et qui a toujours joué un rôle positif en matière de résolution de crise politique ;
6.- Ce prétendu accord vise à différer une crise qu’il faut plutôt résoudre ;
7.- Ce prétendu accord est intervenu au moment où des anciens militaires sont déployés par le pouvoir pour bloquer les élans démocratiques du peuple haïtien. Les signataires de ce prétendu accord approuvent cette tactique en passant sous silence dans leur proposition un événement si grave intervenu justement le jour de leur accord ;
8.- Ce prétendu accord tend à récompenser le gouvernement en place coupable de détournements de fonds publics en faveur des candidats du pouvoir au cours de ces élections ;
9. Les présidents des deux chambres ne peuvent engager les assemblées sans un vote majoritaire préalable ;
10. Les accords politiques entre les pouvoirs exécutif et législatif ne sont pas prévus par la Constitution.
Le G-8 renouvelle son engagement à rechercher avec le peuple revendicatif une solution consensuelle capable de faire renaître l’espoir et d’arriver à la tranquillité des rues.
Le G-8 renouvelle, une fois de plus, sa volonté ferme et inébranlable de continuer à accompagner le peuple haïtien dans la défense de ses justes revendications.
Le G-8 appuie les manifestations populaires pacifiques organisées un peu partout à travers le pays en vue de forcer les responsables de l’Etat à respecter le verdict des urnes.
Plus que jamais Uni et Solidaire, le G-8 renouvelle sa volonté de tout entreprendre, dans le cadre de la loi, pour faire respecter la volonté populaire.
Fait à Port-au-Prince, le 6 février 2016
Pour le G-8 :
Samuel MADISTIN