Haïti ne remplit pas encore les conditions pour la tenue des élections, selon l’UE

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L’ambassadeur de l’Union Européenne en Haïti estime que les conditions ne sont pas propices à la tenue d’élection dans le pays. Intervenant mardi sur les ondes de Radio Métropole mardi, Sylvie Tabesse à fait référence notamment au climat d’insécurité qui prévaut dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.

Port-au-Prince, le 21 octobre 2020 :-Le processus électoral est lancé en Haïti. Le président Jovenel Moise continue de réaffirmer sa volonté d’organiser les élections en dépit du scepticisme de certains secteurs de la vie nationale. Et l’international dans tout ça ?

On se le rappelle, les États-Unis ont récemment exprimé le vœu que les joutes électorales se tiennent en Haïti. Pour ce qui est de  l’Union Européenne (UE), elle voit la situation sous un angle différent. Les élections, oui, mais pas dans n’importe quelles conditions.

« Si nous voulons qu’elles soient crédibles, honnêtes et démocratiques, il faut un certain nombre de paramètres pour qu’elles puissent être tenues » estime l’ambassadeur de l’Union Européenne accrédité en Haïti. 

Sylvie Tabèsse met en avant le climat sécuritaire.  La diplomate évoque en ce sens un environnement compliqué.

La tenue d’élections dans un climat serin, où les électeurs auraient librement accès aux bureaux de vote, est aux yeux de la cheffe de la délégation de l’UE en Haïti une condition préalable à la réalisation des joutes prévues dans le pays pour 2021. Autrement dit, les conditions ne sont pas encore réunies pour la tenue des élections en Haïti, selon Sylvie Tabesse.

Traditionnellement en période électorale, 2 missions sont déployées dans le pays : une d’observation et une autre composée d’experts. Mais compte tenu des circonstances, l’UE se veut prudente et préfère suivre l’évolution de la situation avant de s’engager, explique la diplomate.

A la question de savoir comment parvenir à rétablir un climat sécuritaire dans le pays, Sylvie Tabesse dit n’avoir pas la recette. Toutefois la représentante de l’UE en Haïti pense que s’il y avait un accord entre les principaux acteurs haïtiens, afin de calmer le jeu, cela pourrait certainement contribuer à apaiser la situation.

La cheffe de la délégation de l’UE plaide pour un dialogue mais estime qu’il revient aux haïtiens d’en décider. En attendant d’en arriver là, le sujet fait encore débat. Vu la réticence de l’Union Européenne de s’engager dans le processus électoral, des observateurs se demandent même si elle est prête à les financer.

Vant Bèf Info (VBI)