Haïti-Justice : Aucun moyen sérieux n’était mis à la disposition du juge Renord Regis, regrette,Jean Wilner Morin

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Chargé d’instruire le dossier de l’assassinat du Bâtonnier Me Monferrier Dorval, le Juge Renord Regis s’est retiré de l’affaire pour des menaces dont il est l’objet. Quelques temps après, il a démissionné de la magistrature. En réaction, l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH) dénonce le fait qu’aucun moyen sérieux n’était mis à la disposition du juge. En revanche, cette structure présidée Jean Wilner MORIN se dit très préoccupée par la léthargie de la justice haïtienne.

Port-au-Prince, le 20 Septembre 2021._L’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH) se prononce ce lundi sur la démission du juge Renord Regis qui était chargé du dossier du dossier relatif à l’assassinat de Me Monferrier Dorval, survenu le 28 août 2020, à Pèlerin 5.

Selon le Président de l’ANAMAH, Me Jean Wilner Morin, le Magistrat Renord REGIS par son expression de démission montre que l’iniquité trône en maître et Seigneur dans les plus hautes sphères de décision des pouvoirs publics. « Du coup, l’Association Nationale des Magistrats Haïtiens (ANAMAH) perd son vice-président, un citoyen linéaire, un frère, un Juge comme on en trouve difficilement dans ce pays exsangue », écrit le Juge Morin.

« Certains diront qu’il aurait dû se battre jusqu’à la dernière cartouche.Heureusement, c’est exactement ce qu’il a fait! Plusieurs voyaient déjà ses enfants se faire enlever en se rendant à l’école ou lui-même, se faire exécuter en pleine rue en se rendant à son cabinet d’instruction au Bicentenaire », a dénoncé le Magistrat dans une note.

L’ANAMAH rappelle que tous ceux-ci sont des scénarios plus réalistes que sa lettre de démission lorsqu’on sait pertinemment qu’il instruisait le dossier de l’assassinat du Batônnier de l’ordre des avocats de Port-au-Prince et que quelques-uns, sentant monter la pression, ont même ordonné au directeur ai de la police nationale, Monsieur Léon CHARLES, de lui enlever les maigres moyens qu’il avait à sa disposition. Un message clair et sans équivoque.

Pour cette association, « aucun moyen sérieux n’était mis à la disposition du Juge Regis. On l’a même privé du peu de moyen qu’il avait. Même des ordonnances rendues dans le cadre du dossier n’ont pas été signifiées car, pour eux, il était hors question que le dossier soit traité de manière rigoureuse par un magistrat compétent et honnête. », regrette le Juge Morin, ajoutant qu’à partir de ce moment, le Magistrat REGIS devait battre en retraite pour protéger sa famille, lui qui avait cru que la mémoire du premier des avocats trouverait quelques sincères considérations aux yeux des autorités des pouvoirs publics.

Vant Bèf Info (VBI)