Haïti : Des journalistes victimes des gangs armés en difficulté
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La violence des gangs armés n’épargne pas la corporation des journalistes. À Carrefour-Feuilles, des bandits du groupe armé de Ti Lapli ont incendié des résidences de plusieurs confrères. D’autres, craignant pour leur vie ou celle des membres de leur famille, ont dû fuir. Ces travailleurs de la presse, désormais sans domicile fixe, vivent en grande difficulté.
Port-au-Prince, le 4 septembre 2023. Les bandits du gang armé de Ti Lapli, sans aucune forme de procès et en toute quiétude, ont pillé puis incendié les résidences du journaliste Arnold Junior, reporter à radio Galaxie et Judex Vélima, journaliste reporter d’images à Télé Espace, une chaîne de télévision privée du Groupe Caraïbes.
Ces deux (2) confrères n’ont où se loger. Ils ont été accueillis par des proches. Pour combien de temps ? Quand trouveront-ils des moyens financiers pour se reloger dans un quartier non encore attaqué par des bandits armés qui continuent de défier les forces de police dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et dans l’Artibonite.
Face à la menace des criminels issus de Grand Ravine d’envahir de nouveaux quartiers et des zones avoisinantes de Carrefour-Feuilles, d’autres consoeurs et confrères ont dû vider les lieux.
Dans cette catégorie, on retrouve : Jacques Desrosiers, Secrétaire Général de l’Association des Journalistes Haïtiens ; Celou Flécher et Dessources Dieumaitre respectivement PDG des médias en ligne “ Le Facteur” et “ Fact Cheking News ”; Samuel Dallemand et Rubens Artiste, les deux sont des reporters d’images à Télé Ginen. Le second a dû retourner chez ses parents à Kenscoff, confie-t-il à la rédaction de Vant Bèf Info ( VBI).
La liste des journalistes victimes des atrocités des bandes armées est très longue.
Il faut mentionner les noms de Jean Yves Saint-Louis, Journaliste de radio Lumière ; Marie Guirlène Saint-Aimé, Présentatrice à radio Vision 2000; Kettia Marcellus de la SOFEHJ ; Jacques Stevenson Saint-Louis, Journaliste à radio Éducative au Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation Professionnelle.
Des professionnels de la presse travaillant pour le compte des médias d’État ne sont pas épargnés.
Réginald Esaie Orélus et Richardson Jourdan, journalistes à la TNH, ont été contraints de quitter leurs domiciles à Carrefour-Feuilles pour échapper à la fureur de la bande armée ayant à sa tête » Ti Lapli ».
Ces travailleurs de la presse, en difficulté, sollicitent de l’assistance pour acquérir des tentes et d’autres objets pour se protéger du soleil et de la pluie dans les endroits où ils se réfugient.
« Devant le volume d’appel de confrères et consoeurs que je reçois et qui m’expliquent leur situation, c’est grave ! Depuis que je dirige l’AJH, c’est pour la première fois que je me sens aussi impuissant », a avoué le journaliste sénior Jacques Desrosiers, sur un forum de journalistes.
Jean Allens Macajoux/ Lucson Saint-Vil
Vant Bèf Info (VBI)