La République dominicaine a expulsé plus de 13 mille haïtiens en 10 jours

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La migration dominicaine informe avoir rapatrié 11 703 « étrangers » dits en situation irrégulière du 1er au 13 octobre. Hier dimanche, en l’espace de 3 heures, des journalistes de Listin Diario ont constaté une dizaine de camions, remplis d’Haïtiens qui ont été arrêtés et conduits au Centre d’Accueil de Haina, pour être reconduits à la frontière.

Santo Domingo, le 14 octobre 2024. Les autorités migratoires multiplient leur chasse aux Haïtiens dits en situation irrégulière dans leurs pays. En l’espace de trois heures, hier dimanche, des journalistes de Listin Diario affirment avoir constaté 10 camions qui arrivaient avec des Haïtiens au Centre d’Accueil de Haina, pour être reconduits à la frontière.

Certains migrants n’avaient pas pu renouveler leur visa suite à la décision du président Luis Abinader de ne plus donner de visa aux Haïtiens dans sa vaine tentative de bloquer les travaux de construction du canal sur la Rivière Massacre, du côté haïtien.

D’autres ont vu leur permis de travail expirer et ils n’ont pas pu les renouveler en dépit du fait qu’ils aient fourni tous les documents nécessaires à cette formalité.

« Cela fait deux ans que mon frère attend le permis de travail qui a expiré en 2022, bien qu’il ait déposé les documents », rapporte une ressortissante haïtienne au Listin Diario.

Ce ne sont pas moins de 13 703 étrangers dits en situation irrégulière qui ont été rapatriés durant les 13 premiers jours du mois d’octobre, selon un rapport de la Direction générale des migrations, relayé par le journal dans son édition en ligne du lundi 14 octobre.

Le média informe avoir rencontré vers une heure de l’après-midi hier dimanche, un ressortissant haïtien prénommé Chilton, qui s’était présenté au Centre de Haina, tenant un nouveau-né de 46 jours dans les bras. Il voulait voir sa femme, la mère de l’enfant, arrêtée et conduite au centre pour être expulsée du pays.

« Il affirme qu’il s’était rendu au centre pour pouvoir parler aux autorités et permettre à sa femme d’emmener la fille en Haïti, car la mineure avait besoin d’être allaitée et lui seul ne pouvait pas s’occuper d’elle », a rapporté le journal Listin Diario.

Le directeur du contrôle des migrations de la Direction générale des migrations, Juan Gilberto Núñez, qui se trouvait sur les lieux, a demandé à être informé de ce qui s’était passé.

Une fois informé de la situation, il a parlé avec Chilton et a ordonné plus tard qu’il puisse voir sa partenaire et qu’elle soit libérée. Il a aussi indiqué que les agents de la migration s’efforcent de faire ce qu’il faut pour envoyer ceux qui sont en situation irrégulière en Haïti « de la manière la plus humaine possible ».

Il affirme aussi qu’il se pencherait sur le traitement des mères haïtiennes ayant des enfants nouveau-nés.

Plusieurs citoyens dénoncent des mauvais traitements infligés aux migrants haïtiens par les agents migratoires durant le processus de rapatriement. Ils évoquent des cas de vols et même d’attouchements sexuels.

Dodeley Orélus

Vant Bèf Info (VBI)

Avec Listin Diario