« Fête de l’agriculture: Des investissements réclamés dans le secteur à la place des festivités du 1er mai

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La fête de l’agriculture et du travail est célébrée chaque année en Haïti le 1er mai. Des activités sont généralement organisées en cette occasion, à coup de millions, provenant en grande partie des caisses de l’Etat. Au regard de la situation des agriculteurs, confrontés cette année à toutes sortes de personnes dont une grande sécheresse, des agronomes demandent au gouvernement de prioriser des investissements dans le secteur agricole.

Port-au-Prince, le 25 avril 2022. Des agronomes appartenant aux structures dénommées “Promotion pour le Développement (PROMODEV) et Allo Agro, se positionnent contre les activités festives à l’occasion de la Journée de l’Agriculture et du Travail, le lundi 1er mai.

Les autorités haïtiennes devraient investir les fonds du Trésor Public dans l’accompagnement des paysans pour faire avancer l’Agriculture, propose l’Agronome Talot Bertrand, secrétaire de la PROMODEV.

« Par rapport à la conjoncture, il ne devrait pas y avoir de Célébration de Fête d’Agriculture cette année », affirme-t-il.

Plusieurs de ses collègues, adhérant à cette démarche, ont lancé une pétition pour dénoncer ce qu’ils assimilent à “des tentatives de gaspillage de fonds dans l’Organisation des foires le 1er mai”.

Pour eux, ces festivités ne vont rien résoudre dans la crise agricole à laquelle le pays est confronté.

Le 1er mai doit être utilisé pour relancer la production nationale, ont-ils proposé.

Dans une entrevue à la rédaction de Vant Bèf Info, l’Agronome Talot Bertrand a fait savoir que les foires agricoles traditionnelles n’ont jamais contribué au progrès et aux efforts investis dans la production nationale.

Vulnérabilité des terres agricoles

L’agronome Bertrand, a exposé les problèmes rencontrés sur le terrain agricole.

« Dans le département de l’Artibonite, par exemple, les canaux d’irrigation sont privés d’Eau, le Canal de Dessalines s’abstient des travaux de jardin depuis 5 ans » a-t-il avoué.

“Il est vrai que les Irois, Dame-Marie, Beaumont et Pestel ont récolté des pluies, mais les paysans ne peuvent pas travailler en raison de leurs faibles moyens » dit-il.

Plus loin, le Secrétaire Général de la PROMODEV a fait part des besoins en termes d’intrants agricoles de plusieurs organisations paysannes telles Mouvman Peyizan Papay (MPP) dans le Plateau Central, qui fête son 50e anniversaire cette année, Tet Kole Ti Peyizan à Jean Rabel dans le Nord-Ouest et d’autres organisations à Kenscoff dans l’Ouest.

L’Etat doit garantir la sécurité pour favoriser la libre circulation des Dames Sara (des commerçantes vendant en général des produits agricoles) et des paysans.

Ces derniers, soutient-il, font face à beaucoup de difficultés notamment financières. Ce n’est jamais facile pour eux d’obtenir des prêts auprès des Institutions bancaires, poursuit-il.

Êtes-vous prêts à dialoguer avec les autorités sur les problèmes?

À cette question, M. Bertrand affirme que la PROMODEV a déjà envoyé une correspondance au Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du Développement Rural (MARNDR), mais elle est restée lettre morte.

Toutefois, il affirme que les agronomes sont disposés à travailler avec les autorités pour l’avancement de l’Agriculture tout en maintenant la pétition contre les foires agricoles.

Leur appel arrive-t-il trop tard tombera-t-il dans des oreilles de sourds?

Came Stefada Poulard

Vant Bèf Info (VBI)