Violence armée en Haïti : les enfants en première ligne
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En Haïti, la spirale de la violence armée plonge le pays dans une situation de crise sans précédent, touchant particulièrement les enfants, première cible de l’escalade des violences perpétrées par les gangs armés. Ces derniers contrôlent désormais plus de 85 % du territoire de la capitale, Port-au-Prince, exacerbant la vulnérabilité des plus jeunes face aux dangers quotidiens.
Port-au-Prince, mercredi 13 novembre 2024.
Selon des estimations de l’UNICEF, entre 30 et 50 % des enfants en Haïti subissent coercition, abus et exploitation dans un contexte de fragilité persistante, alimenté par l’insécurité croissante et l’effondrement des structures de l’État. Près de trois millions d’enfants demeurent en situation critique, nécessitant une aide humanitaire urgente. Pris dans un cercle vicieux de pauvreté et de violence, certains sont contraints de rejoindre les groupes armés pour survivre.
Les récentes données de l’UNICEF révèlent qu’un demi-million d’enfants haïtiens vivent dans des zones contrôlées par des gangs, augmentant leur risque d’être recrutés de force ou de subir des violences. Les raisons varient : certains rejoignent les groupes armés pour subvenir aux besoins de leur famille, d’autres y sont poussés sous la menace, tandis que ceux qui ont perdu leurs proches n’ont souvent pas d’autre choix pour survivre.
La participation des enfants aux activités de ces gangs constitue une violation grave de leurs droits fondamentaux. L’enrôlement forcé des mineurs dans des groupes armés représente une transgression flagrante des lois internationales.
Les Nations Unies estiment que 2,7 millions de personnes, dont 1,6 million de femmes et d’enfants, vivent actuellement dans des zones sous le contrôle des gangs. Près d’un tiers à la moitié des membres de ces gangs sont des mineurs de moins de 18 ans, révélant l’ampleur de cette crise qui touche de plein fouet la jeunesse haïtienne.
Il devient urgent que l’État haïtien prenne des mesures concrètes pour assurer la protection des enfants, en agissant rapidement pour mettre fin à leur recrutement forcé par les groupes armés. Les autorités doivent également œuvrer pour réintégrer ces enfants dans la société, leur offrir un accès sécurisé aux services essentiels et garantir leur bien-être, à l’abri des violences qui les menacent au quotidien.
Likenton JOSEPH
Vant Bèf Info (VBI)