Une mission de l’OEA pour auditer les fonds Petro Caribe : Les avocats de la partie civile s’y opposent
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Les avocats des plaignants dans le dossier PetroCaribe rejettent la démarche du Président de la République, Jovenel Moise, sollicitant une mission d’experts de l’organisation des Etats Américains (OEA) pour auditer les fonds Petro Caribe. Pour André Michel et Marc Antoine Maisonneuve, cette initiative du Chef de l’état est inacceptable. C’est donc la justice administrative haïtienne qui est mise à mal, offusquent-ils.
Port-au-Prince, le 15 juillet 2019.- Dans une déclaration faite au journal américain Miami Herald, en date du 10-12 juillet 2019, le Président de la République Jovenel Moïse confie avoir sollicité l’envoi en Haïti, d’une commission d’audit de l’Organisation des États Américains (OEA), sur le dossier Petro Caribe. L’information, une fois relayée dans la presse haïtienne, suscite à la fois colère et indignation chez les avocats de la partie civile dans le cadre de l’affaire PetroCaribe.
« Jovenel Moise s’est déraillé » indique Me Marc Antoine Maisoneuve au micro d’un reporteur de Vant Bèf Info (VBI). L’homme de loi se dit en effet stupéfié en apprenant que le président de la république collabore actuellement avec l’Organisation des États Américains (OEA) en vue de constituer une Commission d’experts financiers internationaux indépendants afin de réaliser « un audit juste, crédible et objectif de l’utilisation des fonds PetroCaribe ».
C’est inacceptable ! Souligne quant lui, André Michel. Egalement avocat des plaignants dans le dossier PetroCaribe, Me Michel brandit l’article 200 de la constitution haïtienne de 1987 pour rappeler au président Moïse que la Cour Supérieure des comptes et du Contentieux Administratif est une juridiction établie par la loi et que fort de cela, sa décision s’impose, envers et contre tous. De cette démarche du chef de l’Etat, André Michel y voit un affront à la justice administrative haïtienne.
« C’est donc une violation de la constitution, voire de la souveraineté nationale » a de plus souligné le farouche opposant au régime « Tèt kale », avant d’ajouter : L’initiative du président Moïse ne cadre pas avec la morale publique.
Voilà pourquoi, estime Me Michel, qu’il faut un mouvement social fort, pour créer les conditions favorables à la tenue du procès PetroCaribe. Ainsi, en appelle-t-il à la poursuite de la mobilisation de rues, pour renverser l’équipe en place.
Vant Bèf Info (VBI)