Un élève grièvement blessé par une balle perdue : l’inquiétante escalade continue
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La liste des victimes des balles perdues ne cesse de s’allonger, témoignant d’une violence incontrôlée qui s’empare des rues de la capitale haïtienne. Ce mardi, un élève de 9e année a été gravement touché par une balle perdue lors des funérailles de Jeff Petit-Dieu, policier SWAT abattu à Solino lors d’affrontements avec des gangs armés.
Port-au-prince,mercredi 4 décembre 2024
Cette cérémonie, marquée par la présence massive des forces de l’ordre et le crépitement incessant des armes à feu, a viré au drame. Les témoignages accusent directement certains policiers d’avoir contribué au climat de terreur. Transporté d’urgence dans un hôpital de la capitale, l’élève lutte pour sa survie, son état de santé demeurant préoccupant.
Cet incident intervient à peine une semaine après la mort tragique d’une jeune femme de 33 ans, atteinte elle aussi d’une balle perdue alors qu’elle voyageait en autobus reliant Port-au-Prince à Carrefour.
Une insécurité grandissante
Les quartiers de Bas-Delmas, Solino et Nazon sont devenus des zones de guerre. La coalition armée ViV Ansann y mène des offensives sanglantes, semant la terreur. Parmi les victimes récentes, une adolescente de 17 ans tuée chez elle à Solino, alors qu’elle regardait tranquillement la télé. À Village Solidarité, une fillette a également été atteinte, illustrant une fois de plus l’ampleur dramatique de ce phénomène.
Santo, Tabarre et Delmas ne sont pas épargnés. Dans toute la région métropolitaine, chaque jour apporte son lot de nouvelles victimes, plongeant la population dans une peur constante.
Un contexte politique explosif
Depuis le 17 octobre, date marquée par un appel à la mobilisation lancé par le parti d’opposition Réveil national, la situation sécuritaire s’est encore détériorée. Les balles perdues s’ajoutent à un cocktail explosif d’actes de torture, de vols collectifs et de viols, transformant la vie quotidienne en cauchemar, aussi bien dans la capitale que dans les villes de province.
Aucune statistique officielle n’a encore été publiée pour quantifier précisément le nombre de victimes de balles perdues. Cependant, la population réclame des actions immédiates pour enrayer cette spirale de violence qui gangrène le pays.
Par Lanois Camilus Alcidor