Un défi quotidien, mais surmontable

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Vivre en Haïti relève d’un courage exceptionnel. Entre instabilité politique insécurité galopante et précarité économique, le quotidien des Haïtiens est un véritable parcours du combattant. Pourtant, au cœur de cette adversité, se dévoile une résilience impressionnante témoignant d’un peuple qui refuse de plier sous le poids des épreuves.

Photo: Chandan Khanna Agence France-Presse Aucun accord politique crédible n’est signé entre le gouvernement et l’opposition, qui continue de réclamer le départ du président, Jovenel Moïse. Rien ne garantit que la crise politique ne se détériorera pas en 2020.

Le stress, un ennemi aux multiples visages

En Haïti, le stress s’impose sous diverses formes. Pour certains, il s’agit de l’angoisse liée à une économie vacillante, où le simple fait de nourrir sa famille devient un défi insurmontable. Pour d’autres, l’insécurité les délestages électriques ou le chaos urbain en sont les principales causes. Les pressions sociales, le manque d’opportunités professionnelles et les traumatismes laissés par les catastrophes naturelles viennent alourdir ce fardeau quotidien.

Chaque jour est une bataille, mais nous n’avons pas le choix. On doit avancer, coûte que coûte , confie Jean-Robert, père de trois enfants, installé à Cap-Haïtien.

Des mécanismes de survie hors du commun

Face à l’adversité, les Haïtiens développent des stratégies de survie qui reflètent une capacité d’adaptation unique. Ces mécanismes, bien que modestes témoignent d’une ingéniosité et d’une solidarité remarquables.

Foi et spiritualité :
Les lieux de culte, qu’ils soient chrétiens ou ancrés dans les traditions vaudou deviennent des refuges où les fidèles puisent leur force. Prier, chanter ou participer à des rituels offrent des instants de répit et nourrissent l’espoir dans un environnement marqué par l’incertitude.

Solidarité communautaire :
La communauté joue un rôle central dans le soutien mutuel. Partager un repas, organiser une collecte pour un voisin en difficulté ou unir ses forces pour des projets communs : autant de gestes qui illustrent la force du collectif.

La culture, une échappatoire salvatrice :
La musique, la danse et les arts en général s’imposent comme des remèdes contre le stress. Les rythmes envoûtants du rara ou les chants gospel dépassent la simple distraction pour devenir des expressions cathartiques d’un peuple en quête de soulagement.

Une résilience mise à l’épreuve

Malgré ces moyens de résistance, les limites de la résilience commencent à se faire sentir. La santé mentale demeure un sujet tabou en Haïti, accentué par le manque criant de professionnels dans ce domaine. Trop souvent, les souffrances psychologiques restent enfouies, faute d’espaces pour les exprimer ou de structures capables d’accompagner ceux qui en ont besoin.

Pour une approche durable

Reconnaître l’impact du stress chronique comme un enjeu de santé publique est impératif. Investir dans des campagnes de sensibilisation, multiplier les initiatives communautaires et faciliter l’accès à des services de soutien psychologique s’avèrent nécessaires pour alléger ce fardeau collectif.

En attendant, chaque Haïtien continue de relever ce défi quotidien avec une foi inébranlable et une détermination exemplaire. Plus qu’une survie, c’est une leçon de courage que le peuple haïtien offre au monde.

Maxime Daniel Étienne

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