Subventions du gouvernement : une aide insignifiante face à la réalité des dépenses scolaires

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À l’approche de la rentrée scolaire, l’inquiétude des parents est palpable. Angoissés par des dépenses sans cesse croissantes liées à l’éducation, ils se sentent abattus, découragés et démoralisés. Et ce n’est pas la subvention du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) qui viendra changer la donne. Le MENFP semble être déconnecté de la réalité des familles haïtiennes et de leurs véritables besoins. Quel impact a donc la subvention du ministère sur les dépenses des ménages ?

Port-au-Prince, le 26 septembre 2024 – Les prix des fournitures scolaires, tels que les uniformes, les chaussures, les boîtes à lunch et les sacs à dos, connaissent une augmentation vertigineuse, selon les constatations des reporters de Vant Bèf Info. À cela s’ajoutent les livres, les cahiers et autres accessoires indispensables pour préparer la rentrée.

Les parents et tuteurs jugent insignifiante la subvention de 20 000 gourdes annoncée par le gouvernement, surtout pour ceux dont les enfants fréquentent une école publique.

« Imaginez une famille avec un enfant dans un lycée ou une école nationale. Certes, ils ne paieront pas la scolarité régulièrement, mais il faut prendre en compte le prix exorbitant des fournitures scolaires, sans parler des frais quotidiens pour les repas et le transport. Que peut-on faire avec 20 000 gourdes ? », s’interroge une jeune mère de 29 ans rencontrée dans une librairie à Pétion-Ville.

Non loin, sur une place publique, Joël cherche un coin d’ombre. Cet homme d’à peine 40 ans, qui endosse à la fois les rôles de père et de mère pour sa fille scolarisée dans un lycée de la capitale, partage le même sentiment. Selon lui, ce montant ne suffit même pas à couvrir l’achat des chaussures, des chaussettes et du tissu pour confectionner les uniformes. « J’ai déjà dépensé environ 60 000 gourdes, et il me reste encore quelques livres, les sous-vêtements et les cahiers à acheter », précise-t-il.

Une commerçante, qui recueille les listes d’achats des parents, témoigne des difficultés insurmontables auxquelles ces derniers font face à l’approche de la rentrée scolaire. Son récit met en lumière l’angoisse grandissante des familles, confrontées à des dépenses toujours plus lourdes.

Dans un contexte de crise économique aiguë, exacerbée par un taux de chômage élevé et une inflation galopante, cette aide est perçue, aux yeux des bénéficiaires, comme nettement insuffisante pour soulager leur fardeau.

Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)