Prostitution et exploitation sexuelle de mineurs en Haïti, OXFAM coupable !
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C’est un nouveau rebondissement dans le dossier d’abus et d’exploitation sexuelle dont des membres du personnel de l’organisation humanitaire britannique Oxfam se sont rendus coupables après le séisme de janvier 2010 en Haïti. Une nouvelle enquête accable cette organisation.
Londres, le 11 juin 2019.- Après 18 mois d’enquête, la commission des associations caritatives, qui travaille comme organe régulateur des associations caritatives britanniques, a conclu qu’Oxfam a violé les valeurs qu’elle défendait.
L’ONG a ignoré les avertissements de son propre personnel selon lesquels des pratiques non-conformes à ses normes étaient en cours en Haïti. Elle n’a pas non plus tenu les promesses qu’elle avait faites lorsque le scandale a éclaté, précise la commission d’enquête.
Il existait une « culture du mauvais comportement » dans cette organisation, soutient l’agence britannique qui a reconnu qu’Oxfam n’a pas enquêté de manière adéquate sur les allégations d’exploitations sexuelles présumées commises par certains de ses directeurs et travailleurs humanitaires qui ont organisé des orgies et recruté des prostituées en Haïti après le séisme de 2010.
La commission précise qu’Oxfam n’avait pas enquêté de manière diligente sur les allégations selon lesquelles des garçons et des filles de 12 et 13 ans auraient été victimes d’exploitation sexuelle de la part de responsables de l’organisation, a appris Vant Bèf Info (VBI).
Au fait, l’ONG n’a pas rapporté les allégations de maltraitance d’enfants par des membres de son personnel en Haïti et n’a pas traité de manière « complète et franche » les faits dénoncés. De plus, elle a accordé un traitement indulgent aux dirigeants impliqués dans le scandale sexuel.
L’enquête d’Oxfam a été bâclée et l’organisation a protégé les coupables, selon le rapport de la commisssion.
Pour Helen Stephenson, présidente exécutive de la Commission des associations caritatives britanniques, ce qui s’est passé en Haïti « n’était pas un cas isolé ».
Pendant des années, dit-elle, Oxfam avait pour habitude de tolérer les mauvais comportements de son personnel et s’éloignait des valeurs qu’elle prétendait défendre.
L’enquête interne menée par Oxfam en 2011 n’avait pas révélé s’il y avait des mineurs impliqués dans ces actes répréhensibles.
Elle avait seulement abouti à trois démissions et à quatre licenciements, dont celui d’un travailleur qui a été réembauché par la suite pour une mission en Ethiopie.
Oxfam a accepté les résultats du rapport et a reconnu que ce qui s’est passé en Haïti était « honteux ».
La présidente de l’ONG au Royaume-Uni, Caroline Thomson, a affirmé que ce qui s’était passé en Haïti « constituait un terrible abus de pouvoir et un affront aux valeurs que représente Oxfam ».
Après avoir eu connaissance de ce type de comportement du personnel d’Oxfam, le ministère haïtien de la planification avait révoqué l’autorisation qu’avait l’organisation humanitaire pour œuvrer en Haïti et des milliers de donateurs avaient cessé de lui faire des dons.
Vant Bèf Info (VBI)