Port-au-Prince, prisonnière des gangs à l’approche des fêtes de fin d’année

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Autrefois animée par l’esprit des fêtes, la capitale haïtienne vit aujourd’hui dans la peur et l’incertitude, sous l’emprise des gangs armés.

Les fêtes de fin d’année, autrefois, synonymes de joie, de rassemblements familiaux et d’activités festives, semblent aujourd’hui bien lointaines pour les habitants de Port-au-Prince. Les rues de la capitale, autrefois bondées de visiteurs, de familles en promenade ou de clients dans les restaurants, sont aujourd’hui désertées. La ville vit dans la crainte constante des violences orchestrées par des gangs armés, qui imposent leur loi dans presque tous les quartiers.

Une ville paralysée par la peur

Depuis plusieurs années, la situation sécuritaire en Haïti ne cesse de se détériorer. À Port-au-Prince, les gangs contrôlent une grande partie du territoire paralysant les activités économiques, éducatives et sociales. Les écoles ferment leurs portes avant la fin du calendrier scolaire, les commerces réduisent leurs heures d’ouverture, et les lieux de rassemblement autrefois deviennent des zones à risques.

Même les services essentiels, comme les soins de santé, ne sont pas épargnés. Des hôpitaux, à l’instar de Bernard Mevs, ont été attaqués, pillés ou incendiés, privant ainsi la population d’un accès crucial aux soins. Dans ce contexte, de nombreuses familles n’ont d’autre choix que de fuir leurs foyers pour se réfugier dans des zones considérées comme plus sûres souvent surpeuplées et précaires.

Les enfants, premières victimes de la violence

La violence des gangs affecte toutes les couches de la société, mais ce sont les enfants qui en subissent les conséquences les plus dévastatrices. Privés de leur droit à l’éducation à cause des fermetures d’écoles ou des menaces directes, beaucoup d’entre eux deviennent des proies faciles pour les recruteurs des gangs.

Selon un rapport de l’UNICEF, 70 % des membres de gangs en Haïti seraient des enfants, souvent contraints de travailler sous la menace de violences. Certains témoignages recueillis par Amnesty International évoquent des cas d’enfants forcés de réaliser des missions pour les bandes criminelles, allant de la collecte d’informations à des tâches domestiques. Les filles, elles, sont particulièrement exposées aux violences sexuelles, un autre fléau qui ravage les communautés.

Un gouvernement impuissant face à une crise humanitaire

Face à cette crise sécuritaire sans précédent, le gouvernement haïtien semble dépassé. Multiplier les appels à l’aide internationale est devenu la principale stratégie de survie des autorités, incapables d’endiguer la vague de violence. Cependant, les réponses tardent à venir tandis que les habitants de Port-au-Prince continuent de subir le quotidien d’une guerre qui ne dit pas son nom.

Une population désespérée mais résiliente

Le désespoir gagne les cœurs, mais l’espoir d’une issue demeure. La population haïtienne, bien que résignée, garde un souffle de résilience. Toutefois, pour que cet espoir ne s’éteigne pas, il est impératif que des mesures concrètes soient prises, tant au niveau national qu’international.

Le retour à la paix et à la stabilité passe par un renforcement urgent des institutions locales et une intervention coordonnée des partenaires internationaux. Car au-delà des fêtes absentes, c’est l’avenir de millions de vies qui est en jeu.

Likenton JOSEPH
Vant Bèf Info (VBI)

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