Mission multinationale en Haïti : des soldats en retrait face à l’insécurité

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Les soldats jamaïcains, salvadoriens et guatémaltèques déployés en Haïti dans le cadre de la Mission multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) refusent de participer aux opérations contre les gangs armés, selon une source proche de la mission citée par Vant Bèf Info (VBI). Cette posture suscite des inquiétudes, quant à l’efficacité de la force multinationale, pourtant attendue pour épauler les troupes kenyanes.

Des mandats mal compris ou inadaptés

Port-au-Prince, 17 janvier 2025 – Les militaires de la Jamaïque, du Salvador et du Guatemala justifient leur réticence par les limites de leurs mandats initiaux. Ces derniers stipulent la sécurisation des bâtiments publics et des infrastructures essentielles, sans inclure des opérations de contre-insurrection. Face à la violence des gangs armés, ces contingents, qui totalisent 182 soldats, déclarent ne pas être formés pour ce type d’intervention.

Depuis leur arrivée début janvier, ces troupes se tiennent à l’écart des combats, laissant les 400 policiers kenyans assumer seuls la lourde tâche de combattre les bandes armées. Ce déséquilibre opérationnel fragilise les objectifs de la mission et met en évidence le fossé entre les attentes internationales et les capacités effectives sur le terrain.

Une situation sécuritaire critique

Malgré un renforcement des effectifs de la MMSS, qui compte désormais 590 membres issus de divers pays, la situation sécuritaire en Haïti demeure alarmante. Les gangs continuent de contrôler plusieurs quartiers stratégiques de Port-au-Prince et d’autres régions, semant la terreur au sein de la population. Les récents renforts kényans, attendus pour atteindre 1 000 hommes, ne suffisent pas à renverser la donne, d’autant que certains contingents étrangers restent passifs.

Des défis opérationnels pour la communauté internationale

Ce refus d’implication active met en lumière les défis auxquels se heurtent les missions multinationales dans des contextes complexes comme celui d’Haïti. Alors que la violence endémique et la faiblesse des institutions étatiques persistent, les autorités de transition haïtiennes ont plaidé pour une transformation de la MMSS en une véritable force onusienne, mieux équipée et mandatée pour restaurer l’ordre.

En attendant, la population haïtienne demeure prisonnière d’une insécurité galopante, tandis que les efforts de stabilisation peinent à se concrétiser.

Rédaction Vant Bèf Info (VBI)

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