L’enfer des gangs à Port-au-Prince : Les déplacés de l’école Mixte Frère Jean Baptiste lancent un cri d’alarme

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Il est 16h dans la ruelle Chrétien, près des quartiers de Fort National et Solino. L’école Mixte Frère Jean Baptiste, devenue un refuge de fortune, abrite des dizaines de déplacés internes fuyant la violence des gangs armés qui ravage ces zones depuis une semaine. Les femmes et les enfants, entassés dans des espaces réduits, vivent dans une angoisse palpable, leurs visages marqués par la douleur et la peur.

Port-au-Prince, le 21 octobre 2024 – Jean Robert Lugodor, secrétaire général du camp, décrit une situation critique. « La violence à Solino et Fort National a entraîné une surpopulation ici. Des familles entières, y compris des handicapés, ont dû tout abandonner », explique-t-il. Le besoin urgent de nourriture, d’eau potable et de soins médicaux devient insupportable.

Parmi les sinistrés, Fortuné Constant, un père de famille quinquagénaire, raconte avec émotion l’incendie de sa maison par des gangs. « Je n’ai plus rien », confie-t-il, la voix brisée. B. Judithe, une autre rescapée, témoigne des atrocités vécues à Fort National. « J’ai vu des otages décapités. Cela m’a anéantie en un jour », dit-elle, le regard perdu.

Tandis que la violence des gangs s’étend sur Port-au-Prince et l’Artibonite, la Force Multinationale de Soutien à la Sécurité tarde à intervenir efficacement. Le Premier ministre Garry Conille multiplie les déplacements à travers le pays, mais sur le terrain, les victimes attendent désespérément un espoir qui se fait attendre.

Judelor Louis Charles

Vant Bèf Info

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