Le Projet « RANFOSE » plaide en faveur du droit à l’alimentation de chaque citoyen haïtien
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La crise sanitaire ainsi que la situation sociopolitique du pays aggravent la pauvreté, augmentent les inégalités sociales et accentuent les discriminations structurelles ainsi que les lacunes dans la protection des droits des personnes. Le droit à l’alimentation est reconnu par le Pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. A l’aube de cette nouvelle année 2021, RANFOSE plaide pour le respect du droit à l’alimentation de chaque citoyen haïtien et formule les vœux pour l’éradication de la malnutrition et une amélioration durable de la sécurité alimentaire et de la nutrition.
Port-au-prince, le 11 janvier 2021.-
Une alimentation saine, diversifiée et riche en micronutriments, un droit fondamental des Haïtiens
Depuis 2017, L’Agence des États-Unis pour le Développement International (USAID), à travers son projet Ranfòse Abitid Nitrisyon pou Fè Ogmante Sante (RANFOSE), travaille avec le Ministère de la Santé Publique et de la Population, le secteur privé et d’autres partenaires pour garantir que les produits alimentaires enrichis sont largement disponibles dans tout le pays pour améliorer la santé des familles haïtiennes. La fortification des aliments est une stratégie simple et peu coûteuse qui rend les aliments couramment consommés plus nutritifs. Le projet se concentre sur le renforcement de la farine de blé avec du fer et de l’acide folique, des huiles végétales avec de la vitamine A et du sel avec de l’iode. Avec l’appui du projet RANFOSE, 76% de la farine de blé consommée et 65% de l’huile vendue actuellement sur le marché haïtien sont fortifiées. Le projet RANFOSE veille à ce que la population haïtienne ait désormais accès à des aliments enrichis en vitamines et minéraux. Même si la majorité des acteurs du secteur privé haïtien ont embrassé la fortification alimentaire, certaines industries et importateurs n’ont pas encore rejoint ceux qui enrichissent en micronutriments les aliments exigés par l’État. De son côté, l’Etat haïtien n’a toujours pas publié les textes d’application de la loi.
La fortification de la farine de blé au fer était la deuxième intervention susceptible de conduire le pays sur le chemin du développement selon les priorités définies lors de la conférence du Consensus de Copenhague réalisée en 2017 avec la participation de nombreux experts haïtiens et internationaux. Selon la Banque mondiale, l’enrichissement des aliments de base avec du fer et du sel avec de l’iode génère des bénéfices de 7,2 milliards USD par an et des pays comme la Bolivie, le Pérou et le Cameroun ont tous enregistré une réduction rapide de la prévalence du goitre entre 2,0% et 5,5 % par an avec l’enrichissement alimentaire. Une amélioration du statut en micronutriments et des résultats en matière de santé chez les femmes et les enfants des pays à revenu faible et intermédiaire ont également été rapportées avec la fortification alimentaire.
L’accès à une « nourriture adéquate, suffisante, saine, nutritive » (FAO) est un droit humain fondamental. Par conséquent, chaque homme, chaque femme, chaque enfant devrait avoir accès à une alimentation diversifiée et de qualité, à un prix abordable, dans le respect de ses traditions religieuses et culturelles, sans devoir faire d’effort excessif et sans renoncer à d’autres besoins essentiels. Tous les pays ayant adopté la Déclaration Universelle des Droits Humains doivent mettre en place les législations, les stratégies, les amendements constitutionnels ainsi que les politiques et les programmes visant à concrétiser ce droit à l’alimentation pour tout un chacun.
Quelles actions peuvent être entreprises?
RANFOSE appelle à l’adoption des mesures appropriées et d’un cadre légal visant à rendre effectif le droit à l’alimentation en Haïti pour une population en santé, des communautés plus résilientes et un État plus prospère et plus juste.
Accorder une attention particulière aux plus vulnérables : Les femmes enceintes et allaitantes, les enfants de moins de 5 ans et les handicapées et particulièrement les personnes vivant dans les régions difficiles d’accès doivent bénéficier de filets de protection sociale afin de protéger les droits économiques, sociaux et culturels de ces groupes.
Encourager la production nationale : Les politiques de sécurité alimentaire et nutritionnelle doivent encourager l’acquisition des ressources nécessaires et l’exécution des stratégies pour l’agriculture, les activités de pêche, de chasse et de cueillette, ainsi que la mise en marché d’aliments variés, nutritifs, sécuritaires et acceptables culturellement.
· Résoudre les conflits qui menacent le droit d’alimentation. L’accès à l’alimentation doit être garanti dans n’importe quelle localité et à tout moment. Par conséquent, les conflits terriens et autres litiges violents au niveau socioéconomique doivent être résolus afin de faciliter l’approvisionnement et la fréquentation des marchés, des usines et des espaces de production.
· Améliorer la coordination inter et intra ministérielle au niveau national et infranational ainsi que améliorer la redevabilité. Les rôles et les responsabilités doivent être identifiés à tous les niveaux. Des délais pour les réalisations nécessitant une mise œuvre progressive de même qu’un système de contrôle et de surveillance de l’application du droit à l’alimentation sont nécessaires pour rendre compte des progrès et informer les décisions.
· Renforcer les cadres légaux qui soutiennent une alimentation nutritive et diversifiée : tous les segments de la population doivent avoir accès à une alimentation saine et diversifiée, particulièrement les plus exposés à l’insécurité alimentaire. La publication des textes d’application précisant les modalités techniques permettra une application effective de la loi sur la fortification alimentaire.
· Promouvoir le développement durable et la résilience : La scolarité, l’accès à l’eau, les opportunités économiques, l’assainissement et les soins de santé ne doivent pas être compromis au profit de l’alimentation.
Vant Bèf Info ( VBI)