Le climat securitaire délétère, un handicap pour la liberté de la presse en Haïti
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Haïti est positionné à la 93e place du classement mondial de la liberté de la presse en 2024 avec un score de 55.92. De ce fait, l’UNESCO apporte soutien et sécurité aux journalistes Haïtiens en ce 3 mai, puisque le pays est parmi ceux les plus dangereux au monde pour les journalistes.
Selon l’UNESCO, 11 travailleurs des médias ont été tués au cours de ces quatre dernières années en Haïti. Des médias dont le quotidien Le Nouvelliste, sont vandalisés, les locaux saccagés par des bandits et des équipements totalement détruits par des individus armés. Dans ce contexte de chaos, les journalistes sont très affectés surtout dans leur vie professionnelle.
Plusieurs journalistes ont été assassinés, kidnappés ou blessés au cours de cette dernière décennie, ce qui entrave le libre exercice du droit d’informer et d’être informé. Face à une nouvelle détérioration de la situation sécuritaire dans le pays, le métier de journalisme est plus que jamais en péril.
Le secrétaire général de l’Association des Journalistes Haïtiens (AJH), Jacques Desrosiers en a profité pour dénoncer l’assassinat d’environ 40 journalistes en Haïti de 1823 à 2023 et l’impunité dont jouissent leurs auteurs.
Les journalistes haïtiens se retrouvent souvent au cœur de situations risquées, qu’il s’agisse de conflits entre gangs armés, ou d’autres situations hostiles comme des manifestations sur les voies publiques. Certains sont victimes des guerres des gangs armés, d’autres retrouvés morts dans la rue ou tués lors des manifestations.
La multiplication des actes d’intimidation, de menaces et d’attaques à l’endroit des journalistes en Haïti constitue un véritable obstacle majeur à la liberté d’expression. Dans ce climat de chaos, les journalistes n’ont que leur courage et leur plume à s’opposer aux groupes armés qui tuent en toute impunité.
L’impunité dont jouissent les auteurs de crimes commis à l’encontre des journalistes fragilise davantage le métier de journaliste dans le pays et rendent plus vulnérables les travailleurs de presse. Cette situation entrave la capacité des journalistes à exercer leur métier et à fournir des informations en toute liberté.
Selon une enquête menée par l’UNESCO auprès de 86 journalistes haïtiens, 76 % d’entre eux ont été confrontés à des menaces liées à leur profession – 62 % ont été confrontés à du harcèlement verbal et en ligne, tandis que plus de 30 % ont été victimes de menaces physiques. 54% ont indiqué que ces menaces ont eu un impact sur leur travail journalistique.
Le droit d’informer et d’être informé est garanti et protégé par la constitution haïtienne et la déclaration universelle des droits de l’homme et du citoyen de 1789. Il favorise l’essor de la démocratie. Alors que le besoin d’information augmente, le pouvoir d’informer est démultiplié.
Mederson ALCINDOR
Vant Bèf Info (VBI)