La confiance dans les institutions : un pilier indispensable pour la croissance économique selon l’economiste Kesner Pharel

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Lors de sa participation à l’émission Panel Magik ce mardi, l’économiste Kesner Pharel, a abordé un sujet crucial pour l’avenir économique d’Haïti : le rôle de la confiance des citoyens dans les institutions publiques. Selon lui, sans cette confiance, « tout projet de croissance est voué à l’échec ». Cette déclaration a fait écho à ses réflexions sur l’état actuel de l’économie haïtienne, marquée par une longue période de récession et de défis institutionnels majeurs. 

Une croissance économique en berne : bilan et perspectives 

Port-au-Prince le 7 janvier 2025: 

Kesner Pharel a commencé son analyse en rappelant que le pays a connu six années consécutives de récession, avec une perte moyenne de 2,3 % de la richesse nationale par an. Cette tendance a pesé lourdement sur les perspectives économiques de l’île, affectant directement le pouvoir d’achat des citoyens et freinant l’investissement. Pharel a souligné que pour revenir au niveau de croissance observé en 2018, Haïti doit atteindre une croissance positive de 4 % par an pendant les six prochaines années. 

Cette projection met en lumière l’ampleur du défi économique auquel le pays fait face. Pourtant, l’économiste reste optimiste et considère que des mesures appropriées pourraient inverser cette tendance négative. « Les prévisions de croissance du ministère de l’Économie et des Finances (MEF) pour l’année fiscale 2024-2025 sont de l’ordre de 2,5 %. Ce chiffre, bien que modeste, marque la fin d’une période de croissance négative », a-t-il déclaré, soulignant qu’il est crucial de maintenir cette dynamique pour amorcer une véritable reprise économique. 

L’importance de la transparence et de la reddition de comptes 

Pour Kesner Pharel, la transparence dans la gestion publique est indispensable pour restaurer la confiance des citoyens et des investisseurs. Il a ainsi encouragé le gouvernement à publier de manière régulière des documents clés, tels que le Tableau des opérations financières de l’État (TOFE), qui permettrait de rendre compte de façon claire et détaillée des recettes et des dépenses de l’État. Selon lui, une telle initiative renforcerait la crédibilité de l’administration publique et permettrait aussi  aux citoyens et aux acteurs économiques d’avoir une vision plus précise de la gestion des finances publiques. 

Par ailleurs, Pharel a suggéré que le gouvernement publie chaque trimestre une note de politique fiscale, ainsi qu’une note de politique commerciale. Ces documents pourraient servir de référence pour les prévisions économiques et offrir une meilleure visibilité aux investisseurs nationaux et internationaux. En effet, l’absence de visibilité sur les choix politique et économique du gouvernement a souvent été pointée du doigt comme un facteur limitant la croissance et l’investissement. 

Le rôle du ministère de l’Économie et des Finances (MEF) 

Le MEF a un rôle central à jouer dans cette dynamique de transparence. Pharel a souligné l’importance de l’implication active du ministère dans la communication des données financières, notamment par la publication régulière du TOFE. Un tel effort serait de nature à faire  comprendre les priorités budgétaires de l’État, tout en garantissant une meilleure gestion des ressources publiques. En outre, cette ouverture des données faciliterait une prise de décision éclairée par les acteurs économiques et politiques. 

Une gouvernance plus responsable pour une croissance durable 

L’intervention de Kesner Pharel sur les ondes de Magik 9, a mis en lumière la nécessité d’une gouvernance plus transparente et responsable pour relancer la croissance économique d’Haïti. Si le pays entend relever les défis actuels et renouer avec des taux de croissance positifs, il devra impérativement restaurer la confiance de ses citoyens dans les institutions publiques. Cela passe par une gestion plus transparente des finances publiques et un engagement plus fort en matière de reddition de comptes. 

Judelor Louis Charles 

VANT BÈF INFO (VBI)