« J’ai peur de mourir sous les balles » : le cri de détresse d’un vieillard face à l’insécurité à Port-au-Prince
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« J’ai peur de tomber sous les balles des bandits », a déclaré M. Raymond, un vieillard de 89 ans, obligé de quitter sa maison à Nazon pour trouver refuge dans un abri provisoire à Lalue. Cette phrase résume le désespoir qui règne actuellement dans la capitale haïtienne, devenue un véritable champ de tirs où la coalition criminelle Viv Ansanm et les forces de l’ordre s’affrontent sporadiquement.
Ces derniers jours, Port-au-Prince vit au rythme des violences : vols, viols, pillages et kidnappings se multiplient dans une impunité totale. Les gangs appliquent une nouvelle stratégie pour chasser les habitants de leurs maisons en incendiant des quartiers entiers, touchant même les institutions sensibles telles que les écoles, les églises et les hôpitaux. La situation dans la métropole est chaotique, plongeant les résidents dans une peur constante.
M. Raymond, surnommé Père Raymond dans son quartier, a exprimé son indignation face à l’inaction des autorités. Il qualifie celles-ci d’irresponsables et d’incompétentes :
« Nous ne pouvons pas dormir en toute quiétude, nos enfants ne peuvent pas aller à l’école, et les hôpitaux sont quasiment dysfonctionnels », a-t-il dénoncé, avant de questionner le rôle de l’État dans cette crise qui semble sans issue.
Une crise qui persiste et s’aggrave
Selon Père Raymond, les balles perdues sont devenues monnaie courante dans les quartiers de Port-au-Prince, atteignant des citoyens jusque dans leurs maisons.
« Les politiciens ne se battent que pour le pouvoir et leur enrichissement personnel, pendant que le peuple souffre et que la jeunesse cherche à fuir vers d’autres horizons », a-t-il ajouté, la voix tremblante.
Cet ancien macoute, ayant vécu sous la dictature des Duvalier, a conclu en appelant à l’auto-défense populaire pour contrer les malfrats. « Franchement, j’ai peur de tomber sous les balles des bandits », a-t-il répété, les larmes aux yeux, en secouant la tête face à l’état catastrophique du pays.
Cette crise sécuritaire, qui s’aggrave chaque jour, témoigne de l’incapacité des autorités à restaurer l’ordre dans la capitale. Les appels au secours des citoyens comme M. Raymond mettent en lumière une situation qui menace de plonger davantage Haïti dans le chaos.
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)