International : la « violence étatique » a déjà fait 200 morts au Nicaragua, rapporte la CIDH…
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Port-au-Prince, le 24 juin 2018.- La Commission interaméricaine des droits de l’Homme (CIDH) a présenté au Conseil permanent de l’Organisation des États américains (OEA), Washington (États-Unis), un « bilan sévère » sur la situation qui sévit au Nicaragua depuis plusieurs mois.
« L’ action répressive de l’État a fait au moins 212 morts et 1.337 blessés » jusqu’au 19 juin, a-t-on mentionné dans cedit rapport. La commission a affirmé également que 500 personnes étaient arrêtées au 6 juin.
Grâce à la médiation de l’Église catholique plusieurs nicaragueyens ont pu être libérés. Ces derniers ont dénoncé, hier 23 juin, la violence du gouvernement de Daniel Ortega.
Le document de la CIDH, fondé sur des témoignages d’habitants recueillis sur place, est crucial avant la reprise, programmée pour la semaine prochaine, du dialogue entre gouvernement et opposition.
Aussi, La CIDH a-t-elle dénoncé une « violence étatique », qui vise à dissuader la population à participer aux manifestations et à étouffer cette expression d' »opposition politique ». Le ministre des Affaires étrangères du Nicaragua, Denis Moncada, présent à la session, a rejeté d’un revers de main le rapport en le qualifiant de « subjectif, biaisé, plein de préjugés et notoirement partial », a relaté France 24.
De son côté, Silvio Baez, archevêque auxiliaire de Managua a salué « la CIDH pour avoir montré la vérité du génocide perpétré contre le peuple du Nicaragua par le gouvernement ! ».
« Nous, nous connaissons la situation, mais ce rapport servira pour éclairer » les discussions entre les autorités et l’Alliance civique pour la justice et la démocratie, a indiqué le cardinal Leopoldo Brenes, archevêque de Managua.
Par ailleurs, le Président du Nicaragua, Daniel Ortega n’a fait aucune déclaration officielle sur ledit rapport.
« Après plusieurs jours d’offensive de la police et de groupes paramilitaires, peu d’habitants se risquaient dans les rues vendredi, parcourues par les policiers anti-émeutes, encagoulés et fortement armés. Des milices progouvernementales continuaient également de surveiller les accès à de nombreuses villes de ce pays pauvre d’Amérique centrale, notamment à Leon, où les pelleteuses des forces de l’ordre et des milices démolissaient les barricades érigées par les habitants », toujours selon le correspondant de France 24.
L’Église appelle le président Daniel Ortega – un ex-guérillero de 72 ans arrivé au pouvoir depuis 2007, après l’avoir déjà été de 1979 à 1990 – à organiser des élections générales anticipées en mars 2019, au lieu de fin 2021.
Vant bèf info (VBI)