Insécurité : Esdras Hilaire, un policier du SWAT, tué à Port-au-Prince

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Le sang des policiers continue d’imbiber l’asphalte d’Haïti. En moins de deux mois, au moins quatre agents de la Police nationale d’Haïti (PNH) ont été fauchés dans l’exercice de leurs fonctions, victimes d’une violence armée endémique qui déchire le pays.

Port-au-Prince, 4 juin 2025 — Le policier Esdras Hilaire, membre du SWAT et issu de la 30e promotion de la PNH, a été mortellement atteint ce mercredi 4 juin à Pacot, un quartier de la capitale, lors d’une opération menée contre des gangs lourdement armés. Frappé d’un projectile au cou, l’agent n’a pu être sauvé, en dépit de l’intervention rapide de ses frères d’armes.
Le Syndicat National des Policiers Haïtiens (SYNAPOHA) a confirmé la nouvelle dans un message sobre publié sur son compte X (anciennement Twitter), saluant « la bravoure d’un frère tombé au champ d’honneur ».
En avril dernier, deux inspecteurs divisionnaires, Rony Jose et Job Sulnord, formateurs au sein de l’Unité Départementale de Maintien d’Ordre (UDMO), ont été assassinés lors d’une tentative d’enlèvement sur la route de l’aéroport international de Port-au-Prince. Ces deux officiers chevronnés, respectés pour leur rigueur et leur engagement, ont été pris pour cibles par des individus lourdement armés. Quelques jours plus tard, l’agent Garry Lyma, 33 ans, membre de l’Unité Temporaire Antigangs (UTAG), a également perdu la vie dans des échanges de tirs à Mirebalais, dans le département du Centre.
Ces décès viennent alourdir un bilan déjà accablant dans un contexte de délitement généralisé de la sécurité publique. Entre janvier et mars 2025, plus de 1 600 personnes ont été tuées et près de 600 blessées, selon les chiffres du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), dans des actes de violence liés aux gangs, aux opérations policières ou aux représailles. Par ailleurs, 161 enlèvements ont été recensés durant la même période, majoritairement dans le département de l’Artibonite.
Ces drames ne relèvent pas de faits isolés. Ils s’inscrivent dans une spirale infernale, nourrie par des bandes criminelles qui étendent inexorablement leur emprise sur le territoire national, dans l’indifférence croissante de la communauté internationale et face à un État haïtien en état de décomposition avancée.
Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)