Insécurité : de nouvelles délimitations imposées par les gangs armés dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince

Getting your Trinity Audio player ready...

L’escalade de la violence des gangs armés redéfinit les limites de la commune de Port-au-Prince et Delmas. Des zones autrefois actives sont désormais abandonnées, tandis que de nouveaux points de stationnement et des activités commerciales informelles émergent à Carrefour Tifou, L’avenue John Brown (Lalue) et Carrefour Aéroport. Cette situation résulte du fléau de l’insécurité qui frappe les principaux centres d’activités de la capitale.

Une situation alarmante à Port-au-Prince

Port-au-Prince, le 3 août 2024.- Depuis l’escalade de violence du 29 février dernier, plusieurs centres névralgiques de la capitale haïtienne, tels que Portail Léogane, Croix-des-Bossales, Boulevard Jean Jacques Dessalines, et le marché Salomon, de la rue des Casernes, de la rue de l’Enterrement, et de la rue de la Réunion, sont devenus des zones de non-droit en raison des conflits armés entre policiers et gangs.

Cette situation a un impact significatif sur les activités commerciales informelles et les principaux points de stationnement de la capitale. Une source anonyme de la Mairie de Port-au-Prince a souligné les conséquences à court, moyen et long terme de la relocalisation informelle des marchés et des stations de voitures à Lalue et Carrefour Tifou. « Nous travaillons avec les autorités judiciaires et policières pour apporter une réponse appropriée sans porter préjudice aux personnes concernées », a-t-elle déclaré.

Nouveaux points de stationnement et marchés informels

Pour échapper aux exactions des gangs, des véhicules de transport utilisent désormais des axes importants de la capitale comme points de stationnement provisoires, notamment l’avenue John Brown (Lalue) et Carrefour Tifou. Cette relocalisation a été observée par Vant Bèf Info depuis plusieurs mois.

Un chauffeur de taxi reliant le centre-ville de Port-au-Prince à Carrefour a expliqué que les stations de transport ont été temporairement déplacées à Lalue et Carrefour Tifou en raison de l’insécurité croissante. Selon lui, le secteur du transport est négligé par les autorités, obligeant les chauffeurs à se déplacer pour éviter les menaces des gangs.

De même, une affluence de petits commerçants a été observée à Lalue. Plusieurs marchandes expliquent que cette relocalisation est due à la violence des conflits armés qui terrorisent les principaux marchés de Port-au-Prince. « Nous devons nous installer à Lalue jusqu’à ce que la paix et la tranquillité reviennent », a déclaré une marchande de fruits.

Carrefour Aéroport : un lieu de conflit armé

Autrefois stratégique, Carrefour Aéroport est devenu une zone à haut risque en raison des affrontements entre policiers et gangs de bas Delmas. Les zones telles que Delmas 18, Delmas 3, Delmas 4, Delmas 13 et Delmas 24 sont presque désertées. Les activités des motards, des étalagistes, des chauffeurs d’autobus et des entreprises fonctionnent au ralenti, suscitant l’inquiétude des habitants.

Les nouvelles délimitations soulignent la gravité de la situation sécuritaire dans l’aire métropolitaine, notamment au centre-ville de Port-au-Prince et au bas Delmas. Malgré les interventions des policiers haïtiens épaulés par les forces policières kenyanes, la situation se détériore. La présence des policiers kenyans en Haïti inspirera-t-elle confiance?

Judelor Lesage
Vant Bèf Info (VBI)