Le parti EDE refuse de rencontrer le PM Alix Didier Fils Aimé
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Le parti politique Les Engagés pour le Développement (EDE) a officiellement décliné une invitation du Premier ministre Alix Didier Fils Aimé prévue pour le samedi 23 novembre 2024. Dans une correspondance adressée au secrétariat du cabinet de la primature, le Comité Directeur National (CDN) d’EDE a justifié cette décision en dénonçant des irrégularités et des actes qu’il juge incompatibles avec les principes de la transition politique.
Port-au-prince, vendredi 22 novembre 2024
Dans sa lettre, le CDN affirme avoir pris cette décision après une analyse approfondie de la situation politique actuelle. Selon EDE, la nomination du Premier ministre Alix Didier Fils Aimé est marquée par des violations flagrantes des accords et décrets fondateurs de la transition, notamment le consensus du 11 mars, l’Accord du 3 avril, le décret du 10 avril portant création du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), et le décret du 27 mai régissant l’organisation et le fonctionnement de ce dernier.
Un mépris des règles de la transition
EDE considère que ces irrégularités traduisent un mépris flagrant des textes encadrant la transition et compromettent ainsi la légitimité du processus en cours. Le parti dénonce également la nature « exclusive et partisane » de cette transition, estimant que celle-ci a été menée sans la consultation des secteurs signataires de l’Accord du 3 avril.
La question des conseillers présidentiels impliqués dans un scandale
Par ailleurs, le parti politique exige le retrait des trois conseillers présidentiels impliqués dans le scandale de corruption à la Banque Nationale de Crédit (BNC). EDE accuse le Premier ministre de maintenir une solidarité envers ces conseillers, une posture jugée incompatible avec un dialogue constructif et sincère.
Le CDN rappelle également que le Premier ministre Fils Aimé est le principal bénéficiaire de la mise à l’écart du Dr Garry Conille, qui avait lui-même demandé le départ des conseillers concernés. Selon EDE, cette solidarité nuit à la crédibilité du gouvernement et entrave toute possibilité de collaboration avec les acteurs politiques.
Un appel à un dialogue sincère
Malgré ces critiques, EDE réitère son ouverture à un dialogue « réel et constructif », dans un cadre respectueux des normes de la transition. Le parti affirme cependant qu’un processus basé sur l’exclusion et la partisanerie est voué à l’échec et ne saurait être redressé par de simples consultations symboliques.
En déclinant l’invitation du Premier ministre, Les Engagés pour le Développement se positionne fermement comme un acteur critique mais ouvert à une transition politique conforme aux principes établis.
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Infos (VBI)