Haïti : Plan international appelle à une intervention urgente pour les filles déplacées face à la crise humanitaire
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Alors que la crise humanitaire en Haïti atteint des proportions alarmantes, l’organisation Plan international lance un appel pressant à une mobilisation coordonnée en faveur des filles déplacées. Vivant dans des conditions précaires dans des camps de fortune, ces jeunes filles font face à des défis multiples, allant de l’absence d’hygiène de base à une exposition accrue à la violence et à l’exploitation.
Port-au-Prince, mardi 24 décembre 2024
Des conditions de vie déplorables
Les conditions dans lesquelles évoluent les filles déplacées sont jugées critiques par les spécialistes. L’absence d’hygiène de base dans ces camps rend impossible une prise en charge minimale de leur bien-être explique Lucien Amani, spécialiste de la protection de l’enfance pour Plan international Haïti.
Selon l’organisation, ces filles ne sont pas seulement exposées à des violences basées sur le genre (VBG), mais elles sont également en danger de recrutement par des gangs et d’autres formes d’exploitation. L’accès limité aux services de protection exacerbe leur vulnérabilité.
Nous travaillons avec l’Institut du Bien-Être social et de Recherches (IBESR) pour renforcer leurs capacités à fournir des services essentiels, même après notre intervention , souligne Amani, tout en appelant à des actions rapides et soutenues.
Un fléau invisible : les violences basées sur le genre
La question des violences basées sur le genre demeure un sujet particulièrement préoccupant. Par peur de représailles ou par méconnaissance de leurs droits, de nombreuses victimes hésitent à dénoncer leurs agresseurs. Il est impératif d’engager les médias et les communautés dans une sensibilisation accrue sur les droits des filles et les différentes formes de violence qu’elles subissent , ajoute Amani.
Le soutien psychosocial, un élément clé
Pour Pascal Nery Jean Charles, psychologue spécialisé dans les crises familiales, l’aide psychosociale est essentielle. Offrir un espace sécurisé pour que les enfants puissent s’exprimer librement est crucial. Enseigner des techniques simples, comme la respiration profonde, peut les aider à développer leur résilience face au stress, explique-t-il. Il insiste également sur la nécessité de promouvoir une parentalité positive pour prévenir et rompre le cycle de la violence familiale.
Des initiatives porteuses d’espoir
Face à cette crise, Plan international multiplie les initiatives. L’organisation a mis en place des espaces amis des enfants où les jeunes filles reçoivent un soutien adapté à leurs besoins. Ces espaces servent également à sensibiliser les bénéficiaires à leurs droits fondamentaux.
L’Association pour la Promotion de l’Avancement des Communautés et des Collectivités (APAAC) s’est aussi jointe à cet effort avec son programme Espas Mwen, offrant un accompagnement psychosocial et un espace d’écoute pour les victimes de violences.
Un appel à la solidarité internationale
Avec plus de 700 000 personnes déplacées en Haïti, dont près de la moitié sont des enfants, les ressources locales sont loin de suffire. Ces filles et leurs familles ne peuvent être abandonnées. Leur sécurité et leur dignité sont des impératifs absolus, plaide Lucien Amani.
Face à l’ampleur de cette crise, Plan international appelle la communauté internationale et les autorités haïtiennes à intensifier leurs efforts pour protéger les populations les plus vulnérables, en particulier les femmes et les enfants.
Mederson Alcindor
Vant Bèf Info (VBI)