Haïti : L’État au chomage, Ariel Henry en voyage, les gangs au travail

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Le gouvernement d’Ariel Henry a déclaré fériés et chômés, les lundi 28 février (à partir de midi), mardi 1er et mercredi 2 mars 2022, sur toute l’étendue du territoire national. Ce, malgré qu’il avait pris la décision d’annuler le carnaval national. Et l’État chôme ! Entre temps, les gangs poursuivent leurs exactions. Ils kidnappent, blessent et tuent au vu et au su des autorités. Tout se déroule en absence du Premier Ministre Ariel Henry qui s’est envolé pour Bélize. Il a laissé les clés de la Primature entre les mains de Michel Patrick Boisvert.

Port-au-Prince, le 1er mars 2022.- Pas de demi-journée de travail le lundi 28 février, contrairement à l’arrêté du gouvernement d’Ariel Henry. Les banques commerciales, plusieurs institutions publiques et privées ont tout simplement fermé leurs portes.

Samedi dernier, le gouvernement a publié un communiqué déclarant fériés et chômés, sur toute l’étendue du territoire national, la deuxième moitié de la journée du lundi 28 février et aussi les mardi 1er et mercredi 2 mars 2022 dans leur intégralité.

Le Chef de la Primature avait pris cette décison, dans le cadre de l’organisation des festivités carnavalesques. Alors qu’il avait lui-même auparavant annulé la tenue du carnaval national.

Parallèlement, la mairie de Port-au-Prince tient sa bamboche populaire. Les deux premiers jours, dimanche et lundi, ont été qualifiés de « mascarades » par plusieurs observateurs, journalistes et médias qui ont couvert l’événement. Ils ont jugé « nulles » l’organisation, les prestations des invités et la participation populaire.

Des jours de congé octroyés pour danser alors que l’économie haïtienne est asphyxiée, le taux de chômage est en augmentation constante et l’inflation en hausse. Et, l’État est au chômage !

On danse sous la mélodie des kidnappeurs

Si l’État se met au chômage, les gangs eux se mettent au travail. Des individus armés profitent de ces vacances octroyées par les hauts dignitaires de l’État pour multiplier leurs exactions. Ils kidnappent ceux et celles qu’ils veulent. Ils blessent ou tuent les récalcitrants/tes. Tout se passe au grand jour, en pleine rue, à la barbe des autorités gouvernementales, face la passivité et l’inactivité de la police.

En effet, tôt dans la matinée du lundi, le deuxième jour gras, des bandits, circulant à bord d’un véhicule de marque Toyota Land Cruiser (Zo Reken), immatriculé Service de l’État – SE », ont enlevé, entre les ruelles Waag et Marcelin, l’administrateur de la Radio Télévision Caraïbes, Marc Théagène. Ce dernier est victime du rapt au volant de son véhicule, alors qu’il se trouvait à quelques mètres de la station de la ruelle Chavannes.

Plusieurs autres rapts ont été signalés dans la capitale d’Haïti durant le week-end. Vendredi soir, à la ruelle Waag, un mécanicien a été enlevé.

Au bicentenaire et à d’autres endroits, des cas de kidnapping ont été rapportés pendant la période carnavalesque. Dire que le parcours du carnaval de Port-au-Prince se situe dans des zones déclarées rouges par rapport à la répétition des cas de kidnapping. On danse dans leur fief et ils nous kidnappent !

L’Etat haïtien et sa responsabilité ?

Fort de ce constat, plus d’un pensent que l’État a failli à sa responsabilité qui est d’offrir un environnement vivable à sa population. Cependant, ce sont les gangs qui gouvernent et qui dictent leurs lois. La population en paie les conséquences au prix fort.

Or, récemment, le Premier Ministre Dr. Ariel Henry avait déclaré que les individus qui terrorisent la population seront traîtés de la même façon.

Le chef du Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN) avait même donné la garantie que les gangs de Martissant seront traqués. La parole d’un chef doit faire autorité. Mais, suite à cette déclaration du Chirurgien les caïds de la troisième circonscription de Port-au-Prince ont criblé de balles, vendredi dernier, dans la zone de Martissant, un autobus de transport en commun assurant le trajet Port-au-Prince/ Cayes. Une attaque armée qui a fait un mort et plusieurs blessés par balles, selon des passagers.

Entre temps, les festivités carnavalesques à Port-au-Prince, l’expansion des cas de kidnapping, l’augmentation du coût de la vie, l’hégémonie des gangs se poursuivent

Parallèlement, la Primature a annoncé que le Premier Ministre, le Dr Ariel Henry a pris l’avion, le dernier jour de février. Il s’est rendu à Bélize en vue de prendre part, les 1er et 2 mars 2022, à la 33ème rencontre intersetionnelle des Chefs de gouvernement de la CARICOM. Le Chirurgien doit aussi participer, le 3 mars, au 4ème sommet des dirigeants de la CARICOM et du sytème d’intégration Centreoaméricain.

Le pays est donc laissé entre les mains du ministre de l’économie et des finances, Michel Patrick Boisvert qui assure l’intérimat à la tête de l’État.

La population meurt ! Le dollar asphyxie la gourde. Mais pour les dirigeants et leurs alliés tout va bien madame la Marquise !

Célou Flécher / Ruben Dumont

Vant Bèf Info (VBI)