Haïti : Les négociations pour une résolution politique se heurtent à l’intransigeance des parties concernées
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Le pays est plongé dans une crise sociopolitique sans précédent depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet dernier, peine à trouver une solution politique viable. Les signataires de l’accord du 21 décembre ainsi que l’opposition, se renvoient mutuellement la responsabilité de la situation actuelle du pays.
Port-au-Prince, le 9 septembre 2023.- Alors que la Caricom, une organisation régionale des Caraïbes, a envoyé des émissaires pour tenter de négocier un accord entre les différentes parties, elles se retrouvent confrontées à l’intransigeance des uns et à l’insouciance des autres. Les proches du pouvoir sont favorables au dialogue, mais refusent catégoriquement de toucher au poste du Premier ministre Ariel Henry. De leur côté, les partisans de l’opposition exigent la démission d’Ariel Henry avant toute tentative de négociation.
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Face à l’échec des premières réunions, la Caricom a organisé deux rencontres séparées vendredi, l’une avec l’opposition et l’autre avec Ariel Henry. Une troisième réunion est prévue ce soir avec la présence du Premier ministre. Cependant, les déclarations du Premier ministre de Saint-Vincent-et-les Grenadines, Ralph Gonsalves, témoignent de la déception de la Caricom devant l’inaction d’Ariel Henry pour former une coalition gouvernementale plus large et mettre en œuvre des mesures concrètes.
Selon Gonsalves, la Caricom doit désormais jouer un rôle plus actif dans la résolution de la crise haïtienne. Il a révélé la présence de près de 162 gangs armés, comptant environ 9 000 membres, qui contrôlent jusqu’à 80% de la capitale, Port-au-Prince. Cette situation de violence et d’insécurité renforce la nécessité d’une action urgente pour rétablir l’ordre et la stabilité.
La délégation de la Caricom quittera Haïti le 10 septembre prochain, quelques jours avant le vote du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur le déploiement éventuel d’une force multinationale. Selon un projet de résolution rédigé par les États-Unis et l’Équateur, il serait question d’une « Mission Multinationale » plutôt que d’une force multinationale. Cette évolution montre la volonté de trouver une solution politique dirigée par Haïti, mais avec le soutien actif de la communauté internationale et régionale.
La résolution de la crise haïtienne reste un défi complexe et exigeant, mais il est impératif que les différentes parties mettent de côté leurs divergences et travaillent ensemble pour trouver une solution. La population haïtienne mérite un avenir meilleur, dans lequel la stabilité politique et la sécurité sont garanties. Seule une volonté forte et une coopération internationale peuvent permettre d’atteindre cet objectif.
Yves Manuel
Vant Bèf Info( VBI)