Haïti : Le REDRESEH dénonce la gestion de Djina Guillet Délatour à la tête du PNCS
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Dans une note publiée ce vendredi, le Regroupement des Enseignants pour la Défense et la Réforme du Système éducatif haïtien (REDRESEH), a critiqué avec véhémence la gestion de Mme Djina Guillet Délatour, ancienne coordonnatrice du Programme
national des Cantines scolaires (PNCS). Le syndicat l’ accuse d’avoir utilisé les fonds publics de manière abusive, à des fins personnelles, compromettant ainsi les objectifs fondamentaux de l’institution.
Port-au-prince,vendredi 15 novembre 2024
Le PNCS, programme gouvernemental visant
à offrir des repas gratuits aux élèves des écoles publiques et communautaires, joue un rôle crucial dans la lutte contre l’insécurité alimentaire et la déscolarisation. Cependant, selon le REDRESEH, Mme Délatour a failli à sa mission en pratiquant une gestion opaque et clanique, mettant en péril la distribution des ressources et la transparence de l’institution.
Mme Délatour a instauré une structure fermée où les décisions étaient prises dans des cercles restreints, excluant les acteurs locaux et régionaux du processus décisionnel , dénonce le syndicat dans son communiqué. Il a reproché à l’ancienne coordonnatrice d’avoir orienté les appels d’offres vers des entreprises proches de la direction, au détriment des producteurs locaux, fragilisant ainsi l’économie agricole haïtienne.
Un refus de rendre des comptes
Le REDRESEH a également souligné le manque de reddition de comptes de Mme Délatour, tant sur la gestion des fonds que sur l’efficacité de la distribution des repas scolaires. Des enquêtes indépendantes et des audits réclamés par des organisations sociales auraient révélé des irrégularités dans la comptabilité du PNCS. Pourtant, Mme Délatour et son équipe n’auraient jamais répondu aux demandes de clarification, ignorant les appels à la transparence.
Conflit autour de la succession
Par ailleurs, le syndicat condamne l’attitude de l’ancienne responsable, qui aurait refusé de céder sa place au nouveau coordonnateur, M. Kevenot Dorvil, nommé récemment par le ministre de l’Éducation nationale, Antoine Augustin. Ce comportement, qualifié d’irresponsable, aurait exacerbé les tensions et ralenti la mise en œuvre des réformes nécessaires au sein du programme.
Un appel à une réforme urgente
Face à ces dérives, le REDRESEH appelle à une refonte complète du PNCS. « Il est impératif que cette institution retrouve sa mission première : servir les enfants haïtiens, en particulier ceux des zones les plus vulnérables, sans discrimination », plaide le syndicat.
Il demande également que le nouveau coordonnateur, Kevenot Dorvil, dispose des moyens nécessaires pour garantir un fonctionnement équitable et transparent, éloigné des pratiques de favoritisme et de corruption.
« Le départ de Mme Djina Guillet Délatour n’est pas seulement nécessaire, il est urgent », conclut le REDRESEH, réaffirmant sa volonté de défendre un système éducatif juste et efficace au service de la population haïtienne.
Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Infos (VBI)