Haïti/Infrastructures : Rosemond Pradel, plus de 100 jours sans travaux publics
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Crevasses, nids de poule, égouts à ciel ouvert et autres malformations, nombreux sont des tronçons de route qui sont dégradés dans la capitale haïtienne et dans d’autres régions d’Haïti. Une situation dont s’en plaignent les conducteurs, propriétaires de véhicules et les citoyens. Cependant, la dégradation et les mauvais états des routes semblent ne pas préoccuper le ministre des travaux publics, transports et communication Rosemond Pradel. Plus de 100 jours à la tête de ce Ministère, l’ingénieur n’a réalisé aucun travail public, selon le constat.
Port-au-Prince, le 4 Avril 2022.- Dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, la circulation automobile, voire piétonne, est impraticable. Le Ministère des travaux publics, transports et communication semble avoir failli à ses attributions.
En effet, des tronçons sont en piteux état. Nids de poule, crevasses, égouts à ciel ouvert, mares d’eau sur la chaussée, entre autres, les routes existantes sont abîmées. Il n’y a pas de nouvelles constructions non plus.
Le constat est criant dans la capitale et d’autres régions d’Haïti. Les conducteurs et citoyens expliquent leurs calvaires à la rédaction de Vant Bèf Info (VBI) et se questionnent sur l’inactivité de Rosemond Pradel à la tête du MTPTC.
Un Ministre aux yeux bandés
« Tout le monde constate la dégradation de nos routes sauf le Ministre. Les yeux des autorités sont-ils bandés ? » Tels sont les propos d’un chauffeur. Il souligne que tous les axes routiers importants sont endommagés.
C’est le cas de Carrefour Rita, Clercine, Butter Boyer, le boulevard du 15 octobre, Torcel, entre autres, dans la commune de Tabarre. Malgré les cris d’alarme des riverains, le ministre Rosemond Pradel ne bronche pas.
Le MTPTC méprise les routes nationales
Le constat est révoltant à l’entrée sud de Port-au-Prince. Les Avenues « Bolosse », la route de Martissant, Sainte Bernadette ou Paloma, témoignent de la « démission » des autorités du MTPTC. Elles ne se préoccupent guère de l’état calamiteux de ces tronçons. C’est à croire que la réhabilitation de ces routes est loin de figurer dans leur agenda.
À pied ou en voiture, c’est un casse-tête pour les usagers de la route de se déplacer, surtout en périodes pluvieuses.
Ceux et celles qui cherchent à éviter l’insécurité à Martissant empruntent la route en terre battue de Saint Jude. Une route poussiéreuse en temps sec et boueuse en période d’averses. Au risque et péril, les usagers de cette voie connaissent l’enfer. Les vidéos sont partagées en boucle sur les réseaux sociaux. Malgré tout, ce dirigeant de parti politique qui dirige le MTPTC exprime une indifférence et une insouciance révoltantes
Les routes nationales # 1, #2, #3, #8 notamment sont ignorées. À Marin, Croix-des-Bouquets, Beudet, Bon Repos, c’est le même constat. À l’entrée de Lilavois, les habitants jouent à la marelle. Une mare d’eau stagne en permanence dans la zone. Bon, ce n’est pas la route du Ministre !
Quid des villes de provinces ?
Dans le Nord-Ouest d’Haïti, notamment à Jean-Rabel et Anse-À-Foleur, les chantiers entamés par l’ancien président Jovenel Moïse n’avancent plus. Récemment, des jeunes de Jean-Rabel ont, en conférence de presse, dénoncé la dilapidation des fonds destinés à la construction des tronçons de route. Les autorités n’ont pas rejeté ces accusations.
Dans d’autres départements aucun travail de réparation, de réhabilitation, de construction ou de poursuite de chantiers déjà débutés n’a été constaté.
Des véhicules abandonnés sur la voie publique
Outre ces problèmes d’infrastructures routières, de nombreux véhicules en panne, sont abandonnés sur la voie publique.
Et, avec des piles de détritus qui jonchent les rues, ils perturbent fortement la circulation automobile et piétonne.
Toutes ces situations occasionnent des embouteillages et participent à l’insécurité généralisée dans le pays. Elles provoquent des accidents de la route mais aussi facilitent des cas de kidnapping et d’exécutions sommaires. Un problème qui relève de Ministère des travaux publics, transports et communication de concert avec la Direction de la Circulation et de la Police Routière (DCPR).
Quel bilan pour le titulaire du MTPTC ?
Plus de quatre mois aux commandes du Ministère des travaux publics, transports et communication, l’ingénieur Rosemond Pradel ne se fait pas sentir.
En poste depuis le 25 novembre 2021, il semble chercher encore ses repères.
Lors de la présentation du bilan de ses 100 premiers jours, il avait plutôt évoqué les problèmes rencontrés dans l’accomplissement de sa mission. Si, bien sûr, mission il y en avait. D’ailleurs, il n’est pas superflu de s’interroger sur la politique en matière de travaux publics du parti Fusion dont il est issu. Entretemps, ce sont les contribuables qui en font les frais. Les citoyens se questionennt sur l’indifférence, l’insouciance et l’incapacité du ministre des travaux publics, transports et communication. Ils s’interrogent notamment sur la gestion du Fonf d’entretien routier (FER) par cette nouvelle équipe qui dirige le MTPTC.
Donc, il convient de rappeler les attributions de ce Ministère qui sont :
- D’assurer l’étude et la planification, l’exécution, l’entretien, le contrôle, la supervision et l’évaluation de toutes les infrastructures physiques relatives : Aux équipements urbains et ruraux ; Aux routes, ports et aéroports ; Aux systèmes de télécommunications ; Aux systèmes d’alimentation en eau potable ; Etablir les règlements d’urbanisme et les normes techniques de construction ; Règlementer et contrôler la prestation des services fournis par des entités publiques et privées agissant dans les différents domaines relevant de sa compétence.
Par ailleurs, le Dirigeant de la Fusion semble ne pas vouloir fusionner le salaire et les avantages qu’il bénéficie dans le poste à ses responsabilités de résultats. L’inadéquation est criante, le Ministre perçoit ses salaires et jouit des avantages liés à la fonction mais ne fournit aucun service, selon les déclarations des conducteurs et citoyens.
Vant Bèf Info (VBI)