Haïti : « Ils nous ont kidnappé, tué mon mari, m’ont violé et dépouillé ma famille … »
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Kidnappé à Mariani, sur la route nationale numéro 2, au commencement du mois de mars, un couple a tout vendu pour acheter sa liberté. Au final, après le versement d’une rançon, femme libérée et le mari assassiné.
Port-au-Prince, le 24 mars 2021.- Le visage déchiré, l’air abattu, elle ne peut contenir ses larmes. Elle ne sait à qui crier, vers qui aller.
Elle a été kidnappée en compagnie de son mari. Les ravisseurs l’ont violée à plusieurs reprises sous les regards impuissants de son mari. Les kidnappeurs ont assassiné son mari malgré une rançon versée pour leur libération. Elle est déboussolée, anéantie et doit affronter la « vie » avec ses cinq enfants sur les bras.
Avec une voie funeste, remplie de désolation, elle revient sur les événements.
» Nous revenons des funérailles de la mère de mon mari. Arrivant à Mariani, un véhicule Prado survient et des hommes armes nous enlèvent. Dans le véhicule une dame nous met des lunettes aux yeux et nous n’avions pu rien voir”, a-t-elle lâché avant de poursuivre :
« Les ravisseurs ont parlé à ma petite sœur et lui dit : » Apporte 250 mille dollars si tu as vraiment besoin de la dame et de son mari ». Et ma petite sœur de répondre : » nous n’avons pas d’argent. Nous sommes des pauvres, nous n’avons pas d’argent ».
Et les ravisseurs l’avaient fait savoir si elle ne fait rien, c’est mon mari et moi qui allons payer le prix, a expliqué la jeune dame avec de larmes aux yeux.
Multipliant les démarches, le couple avait une maison, elle a été mis en vente. La famille a pu obtenir 120 mille dollars de la vente de la maison. Les ravisseurs estiment que cette somme était modique et n’entendent pas libérer les deux, raconte-t-elle.
« Lequel d’entre vous deux veut partir ?”, demandent les ravisseurs au couple. Mon mari a dit de me laisser aller, a poursuivi la dame expliquant que faute de moyens ils ont gardé le mari.
» Ils m’ont donné un maillot abimé et un petit téléphone avec 250 gourdes, me met dans un Prado, sans culottes, sans sandales et m’ont déposé sur la route piste de l’ancienne aviation civile », confie-t-elle.
Libérée, elle fait flèche de tout bois pour trouver de l’argent en vue de la libération du mari. Après avoir vendu la maison, elle a tout mis en vente et a pu récolter 50 mille dollars et donner aux ravisseurs. Ces derniers n’ont pas donné chance au mari, ils l’ont tué, regrette la jeune dame.
Mariée à l’âge de 22 ans, âgée aujourd’hui de 37 ans, la jeune dame se trouve dans une situation critique avec ses cinq enfants et son mari qui est toujours dans les tiroirs d’une morgue privée de la zone métropolitaine.
Vant Bèf Info (VBI)