Haïti/ Énergie L’économiste Etzer Emile propose une subvention ciblée du carburant

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La crise de carburant persiste et signe à travers le pays. Une conséquence de la subvention du carburant, selon plus d’un. L’économiste Etzer Emile estime que la subvention des produits petroliers provoque une augmentation du déficit budgétaire et un manque de fonds pour placer les commandes. Il plaide en faveur d’une subvention ciblée.

L’economiste Etzer Émile

Port-au-Prince, le 10 septembre 2019. Depuis environ un mois, une pénurie de carburant se fait sentir un peu partout à travers le pays, et paralyse les activités de toute sorte. 

L’accès à l’or noir, un produit précieux et transversale, est un véritable casse-tête. Le crise du carburant est le résultat de la subvention des produits petroliers qui coûte des milliards à l’Etat haïtien qui, d’ailleurs, ne prélève aucune taxe sur ces produits, selon plus d’un.

L’économiste, Etzer Emile estime que la subvention des produits petroliers provoque une augmentation considérable du déficit budgétaire et un manque de fonds pour placer les commandes. Il plaide en faveur d’une subvention ciblée.

L’achat du carburant en partie à crédit, dans le cadre du programme PetroCaribe, n’a fait que retarder la bombe. Aujourd’hui nous sommes devant le fait accompli, les recettes publiques, en dehors du pétrole, ne sont pas suffisantes pour combler le vide crée par les écarts de prix, argumente l’économiste.

Il croit que la subvention qui devrait en principe soulager les pauvres est devenue une aubaine pour les riches qui consomment plus de carburant pour les industries entre autres. 

« Les simulations que j’ai faites en utilisant l’enquête budget-consommation de l’IHSI de 2012, a révélé que près de 83% de la subvention du carburant selon la méthode actuelle est capté par les 10% les plus riches », poursuit l’economie. 

Donc, ajoute Etzer Emile, la question n’est pas de savoir s’il faut subventionner ou pas, mais de préférence comment subventionner. 

Il estime que la subvention est nécessaire pour le transport et les couches les plus faibles. Il faut trouver la formule entre les types de carburant et le type de consommateur pour bien cibler et réaliser un arbitrage pour favoriser les petites bourses, selon M. Emile.

Il souhaite que le gouvernement définisse un mécanisme pour que la subvention des produits pétroliers soit profitable et bénéfique uniquement pour les couches les plus vulnérables et le transport en commun.

« Avec une inflation aussi élevée, (près de 20% ndlr), un ralentissement économique, et une situation politique aussi tendue, un ajustement  trop élevé et mal communiqué sera explosif sur les plans social et politique », conclut Etzer Emile. 

Vant Bef Info (VBI)