Haïti – Éducation : Un an après sa nomination, le ministre Augustin Antoine dans le viseur du REDRESEH

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Un an après son arrivée à la tête du Ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), le ministre Augustin Antoine fait l’objet de vives critiques de la part du Regroupement des Enseignants pour la Défense et la Réforme du Système Éducatif Haïtien (REDRESEH). Lors d’une conférence de presse organisée ce vendredi à Delmas, cette structure syndicale a dressé un bilan sévère du mandat ministériel.

Un mandat d’immobilisme et de promesses non tenues

Delmas, 13 juin 2025 — Nommé le 12 juin 2024, en pleine crise du système éducatif haïtien, Augustin Antoine avait suscité un espoir de réforme. Mais selon le REDRESEH, aucune des promesses clés n’a été concrétisée. « Ni réforme structurelle, ni audit, ni politique éducative cohérente n’ont vu le jour », déplore Dominique Wilnord, coordonnateur du regroupement. Les engagements portant sur la titularisation des enseignants ou encore la distribution de cartes de paiement sécurisées seraient restés lettre morte.

3 000 écoles déplacées, aucune stratégie de relocalisation

Le REDRESEH pointe également l’inaction du ministère face à l’insécurité généralisée, qui a entraîné le déplacement forcé de plus de 3 000 établissements scolaires dans l’Ouest et l’Artibonite, selon les chiffres du directeur général du MENFP, Yves Roblin. Malgré l’ampleur de la crise, aucune stratégie nationale de relocalisation ou de soutien aux écoles sinistrées n’a été mise en place, soulignent les syndicalistes.

Précarité, absence de dialogue et accès aux soins bafoué

La conférence a également mis en lumière les conditions de travail jugées déplorables des enseignants : manque de nomination administrative, instabilité des contractuels et vacataires, absence totale de dialogue social. Kicheny Alexis, responsable des finances du REDRESEH, accuse le ministre d’autoritarisme et de refuser toute concertation avec les acteurs du secteur.

Sur le plan social, bien que les enseignants cotisent à l’OFATMA, nombre d’entre eux n’ont pas accès aux soins de santé, faute de protocole clair entre l’assureur public et le MENFP.

Appel à la mobilisation nationale

Le REDRESEH lance un appel à la mobilisation de toute la communauté éducative. « L’éducation n’est pas une faveur, c’est un droit fondamental », a martelé M. Alexis, qui plaide pour une école publique, inclusive et digne. Citant Nelson Mandela — « L’éducation est l’arme la plus puissante qu’on puisse utiliser pour changer le monde » —, il appelle à replacer l’école haïtienne au cœur du projet de reconstruction nationale.

Jean Gilles Désinord
Vant Bèf Info (VBI)

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