Haïti/ Economie : Le renforcement de la gourde par rapport au dollar n’est qu’une mesure provisoire, préviennent des économistes
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Les opinions des économistes de la place sur le renforcement de la gourde par rapport au dollar, constaté ces derniers jours en Haïti, sont partagées. Si pour certains, cette appréciation est due à un deal politique, pour d’autres, elle s’explique par les sanctions que la Banque de la République d’Haïti (BRH), a infligé à certaines institutions bancaires et les manifestations hebdomadaires devant la Banque des banque des banques pour la demander de stopper cette hémorragie. Pour éviter la volatilité du taux de change, ces économistes proposent un changement des causes structurelles, un réalignement des prix de consommation des produits de bases, entre autres la définition d’un cadre légal pour la fixation du taux de change sur le marché.
Port-au-Prince, le 8 septembre 2020.- Ce n’est pas le cadre macro-économique qui a favorisé l’appréciation de la gourde par rapport au dollar, constaté sur le marché, ces derniers jours, analyse l’économiste Jacob Jonas Jean François. Le spécialiste en économie du développement soutient de préférence que les politiques créent ce qu’il appelle une sorte d’écrans pour obscurcir d’autres évènements dont il s’est gardé de citer.
Le cadre des nations-unies a révélé que les calculs ont montré que le taux réel est de 60 gourdes pour un dollar. Il a avancé plusieurs facteurs pour expliquer cette hémorragie dont l’inclusion des banques commerciales dans le marché des changes entre autres les spéculations que font ces dernières dans le secteur.
L’injection des 150 millions de dollars de la Banque de la République d’Haïti sur le marché, ne fera qu’à son avis, stabiliser le taux de changes pendant un certain temps, mais ne suffit pas pour renforcer la monnaie nationale. Avis partagé par l’économiste Eddy Labossière. Le président de l’Association Haïtiennes des Economistes(AHE), a indiqué que l’appréciation de la monnaie locale ne sera qu’éphémère si des mesures drastiques ne sont pas prises par les autorités compétentes. En guise de proposition, son collègue Jocob Jonas Jean François a invité la BRH à créer un cadre légal pour fixer le taux de change sur le marché.
De son côté l’ecomiste Camille Charlemers estime que cette appréciation est le début d’une bonne nouvelle pour le pays. Toutefois, il s’interroge sur la durée d’un tel processus. L’économie a cité plusieurs facteurs ayant permis à son avis, de changer la situation comme les manifestations populaires devant la BRH pour dénoncer l’inflation, l’injection par la banque centrale des 150 millions dans l’économie entres autres les sanctions infligées à certaines institutions bancaires de la place.
Pour une solution définitive à la situation de volatilité du taux de change,ces économistes pensent qu’il faut changer les causes structurelles évoquant notamment la politique néolibérale, la production, les orientations du crédit et la complicité du gouvernement avec un secteur de l’oligarchie.
Vant Bef Info ( VBI)