Haïti/ Economie/ Carburant: L’augmentation des prix sur le marché international aura des conséquences sur le marché local
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Le cours du pétrole brut évolue régulièrement et encore plus aujourd’hui avec une augmentation de $90,00 a $115,00 le baril sur le marché international, Variation de l’offre et de la demande, parité euros/dollars sur les marchés internationaux.
L’analyste économique Henri Hébrard a presenté dans un article publié récemment en République Dominicaine (18 février 2022) une réflexion on peut dire rationnelle sur la position d’Haiti par rapport a l’augmentation du prix du pétrole.
D’entrée de jeu, l’économiste a écrit : « Subvention des carburants en Haïti : plus possible sans ciblage »
L’économiste rappel : « Alors que le prix moyen du pétrole brut WTI n’était que de 39,72 $ US le baril en 2020, il était déjà à 67,36 $ US en 2021, soit une augmentation considérable de 69,6 %, et jusqu’à présent en 2022 il a continué de grimper au-dessus de 90,00 $ US.
Face à cette situation pressante, le gouvernement haïtien a pris la décision courageuse de suspendre les subventions des carburants qui sont devenues inabordables, déclenchant des augmentations spectaculaires allant jusqu’à 155% des prix de vente des principaux dérivés du pétrole: au 10 décembre 2021, un gallon d’essence est passé de 201 à 250 gourdes (+24,4%), tandis que le diesel est passé de 169 à 353 gourdes (+108,9%), et enfin le kérosène a subi le plus grand impact de cette mesure puisque son prix est passé de 163 à 352 gourdes (+115,9 %).
Un protocole d’accord a été signé entre le gouvernement haïtien et le secteur syndical du transport routier le jeudi 9 décembre 2021, à l’article 9 du texte, il a été convenu, que l’Etat s’engage l’Etat haïtien, via l’Observatoire de surveillance de l’application de l’accord (OSA), s’est engagé à émettre des bons d’accompagnement sous forme de fiches ou cartes pétrolières au profit des bénéficiaires enregistrés dans la base de données de l’Observatoire.
Cette subvention devait éviter une augmentation des prix de transport.
Henry Hebrard a également mentionné dans son article l’intervention du ministre de l’Economie, Michel Patrick Boisvert a ce sujet : « Alors que de 2010 à 2020 le pays a dépensé 150 milliards de gourdes en subventions des carburants, rien qu’en 2020, le gel des prix correspond à 30 milliards de gourdes, soit un tiers des revenus totaux du pays en un an. C’est une situation catastrophique, et il n’a pas été possible de concevoir de nouveaux programmes d’aide avec des agences internationales sans mettre fin à ces subventions insoutenables.»
En combinant la transparence des prix avec des subventions très ciblées, et seulement de cette façon, il rétablirait une marge de manœuvre budgétaire importante, estimée par le ministre Boisvert à 20 milliards de gourdes par an, ce qui, à son tour, permettrait à l’État de développer de vastes programmes d’investissement public qui sont la condition sine qua non de la création de nouvelles capacités de croissance économique, et réduire les énormes écarts d’inégalité avec des programmes d’aide sociale tels que la réouverture des restaurants communautaires et la distribution de kits alimentaires de base.
Il est important de se rappeler ce que la Banque Interaméricaine de Développement (BID) a mentionné dans une étude sur les impacts distributifs des subventions aux dérivés du pétrole : « Les subventions énergétiques sont un moyen très coûteux de transférer des revenus aux ménages pauvres ; dans les pays analysés, l’utilisation de subventions à l’énergie coûterait environ 12 dollars pour transférer 1 dollar de revenu aux ménages du quintile le plus pauvre ».
Sans des politiques d’atténuation bien exécutées et communiquées de la part de l’État, la hausse constante des prix des carburants aurait des conséquences dramatiques pour la majeure partie de la population qui vit déjà dans des conditions⁰ de pauvreté terribles.
Est ce que nous allons tout droit vers une nouvelle augmentation des prix des produits pétroliers sur le marché ?
Vant Bèf Info (VBI)