Haïti/Crise du carburant : « Défenseurs Plus » note une intensification des violations des droits fondamentaux

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Les récents mouvements de protestations baptisés  » Peyi lòk » ne sont pas sans conséquence sur certains droits fondamentaux des haïtiens et haïtiennes. Durant la période allant de 12 septembre à 12 novembre 2022, les droits à la santé, à la sécurité , à la justice, à l’éducation et à la vie ont été foulés au pied à travers le pays, a révélé le Collectif Défenseurs Plus .

Port-au-Prince, le 25 novembre 2022.- La décision du gouvernement d’ajuster le prix du carburant à la pompe avait occasionné en septembre dernier des émeutes, actes de pillages et d’incendies d’institutions publiques ou d’entreprises privées.

Durant la période considérée par ce rapport, l’organisation de défense des droits dit avoir observé une détérioration du climat d’insécurité avec près de 67 cas d’assassinat pour le seul mois d’octobre 2022. Y compris , une soixantaine de cas d’enlèvement.

Le blocage des rues et l’indisponibilité du carburant ont provoqué de serieuses répercussions sur le fonctionnement du système judiciaire. Certaines infrastructures Judiciaires ont été vandalisées, d’autres pillées. De surcroît, ce dysfonctionnement de l’appareil judiciaire a causé le décès de plusieurs détenus dans des centres de détention à Petit-Goave , Port-au-Prince, Croix-des-Bouquets et Jacmel, souligne le rapport de Défenseurs plus .

Les hôpitaux publics ou privés, les écoles n’ont pas été épargnés par les convulsions socio-politiques. Ces événements ont coïncidé à la résurgence en octobre dernier de l’épidémie du choléra en raison de plusieurs facteurs dont l’indisponibilité de l’eau dans les foyers dans des quartiers populaires dont Cité Soleil et Carrefour- Feuille.

Fort de ces constats, Défenseurs Plus formule un train de recommandations aux autorités concernées pour éviter une nouvelle épisode de « Peyi lòk ».

L’organisation recommande d’enquêter en vue d’identifier et de punir tous ceux qui financent les gangs armés; définir une politique de sécurité efficace tout en renforçant l’institution policière en termes de ressources humaines et matérielles ; renforcer la sécurité des locaux étatiques, particulièrement ceux de la justice afin de sauvegarder les dossiers judiciables; avoir le contrôle du stock de carburant pour éviter d’autres raretés et des incendies en raison du marché informel du carburant et renforcer les hôpitaux publics en vue d’accroître leur capacité à prendre en charge les personnes malades, particulièrement celles atteintes du choléra, ainsi que les femmes enceintes et les nouveaux- nés.

À rappeler que ce rapport est titré : Impact de la période de crise du carburant sur les droits fondamentaux des haïtiens et haïtiennes.

Jean Allens Macajoux

Vant Bèf Infos