Haïti au cœur des débats présidentiels dominicains
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Haïti sert de cheval de bataille à des candidats dominicains pendant la période de campagne pour les élections présidentielles et législatives, prévues pour le 19 mai prochain.
Port-au-Prince, le 26 avril 2024.- Ouverte depuis le 8 mars, la campagne électorale met en concurrence neuf candidats pour le poste de président et de vice-président. Cette élection élira un président, un vice-président, 32 sénateurs et 210 députés. Mobilisant plus de huit millions de Dominicains, elle prendra fin le 16 mai 2024, soit 3 jours avant les urnes.
« En trois ans, nous avons modernisé notre frontière comme jamais auparavant. Nous mettons en place une technologie avancée, y compris la bio métisation des citoyens haïtiens pour notre sécurité », déclare Luis Abinader, du parti Révolutionnaire Moderne. « Nous avons fermé la frontière quand c’était nécessaire et nos forces armées sont prêtes », poursuit-il, espérant être réélu au poste de président. Il renouvelle sa détermination pour sécuriser davantage la frontière avec Haïti.
En quête d’un troisième mandat, Leonel Fernandez rappelle qu’il n’a pas eu besoin de tous ces maux pour partager la frontière entre les deux pays. « Nous avons le droit d’expulser quiconque se trouve illégalement en république Dominicaine », affirme le candidat de la Force Populaire, lors d’un débat à l’initiative du Conseil National de l’Entreprise Privée (CONEP)
La guerre aux migrants Haïtiens
Les Haïtiens migrants en République Dominicaine font face à des difficultés d’ordre divers. En dépit des problèmes liés à leur statut légal, leur fonctionnement dépend des politiques en place concernant l’immigration.
Accueillis avec dérision, ils sont confrontés à des défis tels que le logement, l’accès à la santé, à l’éducation et à la recherche d’emploi. Clandestins en grande majorité, ils se donnent à tous types de travail. Planteur de canne-à-sucre, chauffeur, cireur de bottes et autres… Ils se livrent à des activités leur rapportant le peu qu’il soit.
Surveillé de près par les agents de l’immigration, ils n’ont pas droit à l’erreur. S’ils se font prendre, ils sont arrêtés jusqu’à être déportés en Haïti.
Mal vue sur la scène internationale
Malgré les défis économiques et politiques, Haïti participe activement à diverses organisations régionales et internationales. Des problèmes comme la pauvreté, l’instabilité politique et les catastrophes naturelles affectent son influence et sa visibilité. Suite à la montée de l’insécurité, plusieurs pays dont le Canada, la France, les États-Unis, et la république Dominicaine ont rapatrié leurs ressortissants se trouvant en Haïti. Craignant pour leur vie, ils déconseillent leurs citoyens à rester dans le pays.
Plusieurs chaînes internationales montrent la violence accrue dans le pays à travers des reportages. Les images qu’ils diffusent de la capitale la présente comme une jungle.
Parallèlement, un Conseil Présidentiel de transition de 9 membres est installé au Palais national sous une pluie de balles de la coalition de gangs Viv Ansanm. Ce qui a nécessité un effectif énorme de policiers et de militaires.
Rappelons que la dernière élection en Haïti remonte à 2016. Entre temps, tous les candidats dominicains prônent le respect de leur souveraineté, la connaissance et l’apprentissage pour le chemin du progrès.
Belly-Dave Bélizaire
Vant Bèf Info (VBI)