Force multinationale en Haïti : les États-Unis nuancent, le Kenya prudent, l’ONU seule face à son projet
Getting your Trinity Audio player ready...
|
Le Kenya se montre de plus en plus prudent quant à l’envoie de policiers en Haïti, dans le cadre d’une mission de paix. Dans une rencontre avec le Chef de l’ONU, le Président Kenyan affirme vouloir beaucoup plus de temps pour suivre la situation. Entretemps, les États-Unis nuancent et disent vouloir supporter une force multinationale qui aura pour mission fondamentale de soutenir la police haïtienne, et non une mission militaire.
Washington, le 7 septembre 2023.- “Environ 2 semaines après l’envoie d’une délégation en Haïti, pour discuter de son offre de diriger le déploiement, il n’est pas certain que les Kenyans acceptent de prendre la relève”, a souligné d’entrée de jeu le journal Miami Herald, dans un article publié hier mercredi.
Le week-end dernier, a rapporté le média Floridien, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est rendu à Nairobi, où il a rencontré le président kenyan William Ruto en marge du Sommet africain sur le climat.
Les deux hommes ont discuté de l’offre de M. Ruto d’envisager l’envoi de 1 000 policiers en Haïti et de diriger la mission. « Le président kenyan a informé le Secrétaire général que le Kenya étudie la situation sur le terrain en Haïti », a déclaré Farhan Haq, porte-parole adjoint de M. Guterres, au Miami Herald mardi dernier.
M. Guterres a déclaré à plusieurs reprises qu’un « usage robuste de la force » par la police et les ressources militaires était nécessaire pour désarmer les gangs violents d’Haïti.
“Dans son dernier appel, il a demandé aux pays de déployer « une force multinationale ne relevant pas des Nations Unies, composée de forces spéciales de police et d’unités d’appui militaire », a rappelé le journal.
Entretemps, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan, a déclaré mardi que Washington n’envisageait pas de mission militaire.
« Ce que nous cherchons à faire, c’est soutenir une force multinationale qui soit fondamentalement une mission de soutien à la police, et non une mission militaire, et qui soutienne la police nationale haïtienne, sans lui retirer ses capacités souveraines de maintien de l’ordre », a dit M. Sullivan lors d’un point de presse à la Maison-Blanche.
« En ce qui concerne les éléments opérationnels précis de cette mission – comment ils opéreront physiquement à Port-au-Prince et dans d’autres parties d’Haïti – je vais reporter cette question, parce que les experts s’engagent à élaborer un plan opérationnel », a-t-il ajouté.
Lors de leur visite à Port-au-Prince, les responsables kenyans ont déclaré que pour établir leur présence en Haïti, ils auraient besoin d’un seuil minimum de 2,000 officiers prêts à être déployés et d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, que les États-Unis ont déclaré vouloir rédiger.
Ils avaient également proposé de déployer une « force de protection statique » dont la mission principale serait de protéger les infrastructures stratégiques telles que le port maritime, l’aéroport et l’académie de police.
Mardi dernier, les 15 membres du Conseil de sécurité ont reçu leur premier projet de résolution autorisant la création d’une force multinationale. “Au lieu de la décrire comme une force multinationale ne relevant pas de l’ONU, les États-Unis, qui ont rédigé la résolution et transmis la direction du Conseil de sécurité à l’Albanie pour le mois de septembre, l’ont baptisée d’un nouveau nom : Mission multinationale de soutien à la sécurité (MMS)”, a écrit Miami Herald.
Luckson SAINT-VIL
Vant Bèf Info (VBI)
avec Miami Herald