Editorial

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La terreur pour museler la Presse et contrôler le narratif face à des autorités moribondes

Par Wandy CHARLES

La scène se déroule en direct sur TikTok. Un espace réservé autrefois à l’expression créative et aux futilités de la vie quotidienne, où se bousculent influenceurs et influenceuse. Mais dans ce «live » pour le moins terrifiant, c’est la vie de plusieurs confères qui est menacée. La liberté d’expression qui se voit littéralement tenue en joue par les seigneurs de la terreur en Haïti qui agissent en toute impunité.

Barbecue, porte-parole de Viv Ansanm, a ouvertement indexé les journalistes Guerrier Dieuseul, Johnny Ferdinand, Loucko Désir et Essaue César. Un appel direct, sans filtre, à la vue de tous. Le comble de l’horreur réside dans son aveu : « c’est moi qui ait fait kidnapper l’ancien journaliste et ancien porte-parole de la Présidence, Lucien Jura. Une révélation qui résonne comme un ultime défi lancé à l’État, à la justice et à la démocratie elle-même.

L’appel à enlever des travailleurs de la Presse n’est pas qu’un simple avertissement. C’est une déclaration de guerre contre les principes mêmes sur lesquels une société civilisée repose, mais hélas la nôtre n’en est pas une. En ordonnant à ses sbires, des apôtres de la violence, de s’en prendre aux journalistes de Radiotélévision Caraïbes et Radio-Télé Eclair, les gangs armés franchissent une nouvelle étape dans l’horreur. La coalition « Viv Ansanm » ne cherche pas seulement à gouverner les quartiers populaires de Port-au-Prince par la peur, elle cherche aussi à contrôler le narratif, à écraser toute voix dissidente. À travers ces menaces, c’est l’ensemble de la presse haïtienne qui est prise pour cible, cette institution qui, malgré les difficultés, tente encore de préserver les lambeaux de ce qu’on appelle liberté d’expression.

Les journalistes doivent pouvoir jouir de leur liberté de parole, leur droit inaliénable de s’exprimer sur l’actualité nationale et sur l’enfer que vivent des millions de citoyens. Nous sommes les boucliers humains d’une vérité qu’on tente d’étouffer dans le sang, la violence et la terreur.

Mais où est donc l’État dans ce chaos ? Où sont les autorités compétentes, censées protéger les journalistes et garantir la libre circulation de l’information ?

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