Drame à Wharf-Jérémie : Esaïe Beauchard dénonce un massacre sous-estimé
Getting your Trinity Audio player ready...
|
À Wharf-Jérémie, un massacre d’une ampleur inédite a endeuillé la communauté le week-end dernier. Selon plusieurs sources concordantes, le chef de gang Micanor aurait ordonné l’exécution d’au moins 184 personnes, accusées de sorcellerie. Cependant, Esaïe Beauchard ancien magistrat de Cité-Soleil, avance un bilan bien plus lourd, estimant à environ 300 le nombre de victimes.
Port-au-prince, samedi 14 décembre 2024
Un témoignage glaçant,
Beauchard appuie ses affirmations sur le récit d’un ancien membre du gang, qui a échappé de peu à la mort après avoir refusé d’incendier la maison de ses propres parents. Parmi les victimes figurent des jeunes, des adultes et des personnes âgées tous accusés à tort de sorcellerie , a-t-il déclaré. Selon lui, ce massacre est l’un des plus sanglants de l’histoire de Wharf-Jérémie, une localité déjà marquée par les violences des gangs.
Des représailles pour étouffer la vérité
Dans un climat d’horreur persistante Micanor aurait menacé les familles des victimes de représailles pour avoir osé dénoncer les faits. Ces menaces visent à réduire les témoins au silence et à limiter la médiatisation de cette tragédie.
Un appel à l’action
Face à l’ampleur de ce drame, Esaïe Beauchard exhorte l’État à agir rapidement pour rétablir la sécurité dans la région. La situation exige des mesures urgentes pour protéger les civils et mettre un terme à l’impunité des gangs, a-t-il martelé. De son côté, le coordonnateur national des organisations sociopolitiques a dénoncé l’exploitation des enfants par les groupes armés, tout en réaffirmant son soutien à toute initiative visant à restaurer l’ordre.
Une crise nationale alarmante
Ce massacre s’inscrit dans un contexte national de violences exacerbées. Selon un rapport des Nations unies, plus de 5 000 personnes ont été tuées dans des conditions atroces depuis le début de l’année, tandis que des centaines de milliers d’autres ont été forcées de fuir leurs domiciles. Dans le département de l’Ouest, plus de 85 % du territoire est sous le contrôle des gangs, une situation critique également observée dans le Bas-Artibonite.
Alors que l’horizon reste sombre pour les habitants de Wharf-Jérémie, les appels à une intervention rapide et efficace se multiplient. Ce massacre, s’il reste impuni pourrait devenir un symbole tragique de l’incapacité de l’État à protéger ses citoyens.
Par Lanois Camilus ALCIDOR